Page 54 - En chemin vers Hachem

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récits
À mon arrivée, la maîtresse de maison nous accueillit chaleureusement.
Ses vêtements ne laissaient pas transparaître ses formes, mais elle était très
classe.
Ensemble, nous avons allumé les bougies puis tout d’un coup, une
atmosphère spéciale envahit le foyer.
Au retour d’
Arvit
, son mari a fait le
Kiddouch
et a béni chacun de ses
enfants. La table était merveilleusement disposée et les plats s’enchaînaient
comme si l’on fêtait quelque chose d’important. Le mari et la femme avaient
préparé ensemble le repas, ils étaient fiers l’un de l’autre et n’arrêtaient pas
de se complimenter. Lorsque le dessert fut servi, le mari prit la parole pour
dire quelques mots de Torah. Loin de tenir un discours illuminé, son
Dvar
Torah
était très intéressant. Tandis qu’il parlait, je fus frappée par le regard
admiratif de sa femme, ses yeux brillaient. Après tant d’années de mariage,
ce couple était magnifique, ils avaient énormément de respect l’un pour
l’autre. En une soirée, ils réussirent à changer l’image que j’avais des vieux
couples toujours prêts à se chamailler. 
À la fin du repas, j’ai lu le
Birkat Hamazone
en hébreu difficilement, mais
avec l’aide et les encouragements de toute la famille. Je fus touchée de
sentir que l’écart religieux n’était pas considéré comme une honte, mais
qu’au contraire, ils voyaient mes efforts avec beaucoup d’admiration.
Le lendemain matin, nous nous sommes levées tôt pour nous rendre à la
synagogue. J’ai prié à mon rythme et le Rav a fait un petit cours en français
sur la
Paracha
de la semaine. 
Le midi se passa comme la veille : la prière, le repas avec des mots de
Torah des enfants cette fois. Les parents les mettaient en valeur lorsqu’ils
prenaient la parole et leur donnaient de l’importance. 
Pendant tout Chabbath, j’ai ressenti quelque chose que je n’avais jamais
éprouvé auparavant. Je me sentais si bien que j’ai commencé à désirer avoir
le même foyer plus tard. Pendant la
Havdala
, j’avais comme une angoisse,
j’étais déçue que ça se termine. 
Dans l’univers dans lequel j’ai grandi, il n’y a jamais eu de réel souci de
l’autre. Mon père a toujours travaillé très dur pour que l’on ne manque de
rien, mais il ne s’est jamais préoccupé de ce qui se passait à l’école, de