Page 55 - En chemin vers Hachem

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histoire n°
3
savoir si l’on se sentait bien. Lorsqu’il rentrait, il était épuisé et s’affalait
devant la télé. Ma mère, quant à elle, est très affectueuse, mais s’angoisse
pour tout.
Ce Chabbath à Bayit Vagan m’a mis une claque spirituelle. 
Dès mon retour en France, j’ai pris sur moi d’observer Chabbath et sur les
conseils de Mégane, j’ai commencé à me rendre à des cours de Torah pour
jeunes. 
L’année qui suivit fut difficile, car d’un côté j’avais conscience qu’une
vie de Torah était ce à quoi j’aspirais, mais d’un autre côté, je ne trouvais
pas la force de changer d’environnement, alors j’avançais doucement. Un
jour j’étudiais la Torah et le lendemain, j’allais en soirée. Ma difficulté de
choisir était telle qu’à la fin de l’année, au moment de me décider entre des
vacances à Tel-Aviv et le séminaire à Jérusalem, j’ai commencé mon séjour
à Tel-Aviv pour me purifier ensuite quinze jours à Jérusalem…
Mais grâce à D.ieu, une fois au séminaire, je pris conscience de mon rôle en
tant que femme juive. Ayant terminé mes études d’optométriste, j’ai profité
de l’occasion pour rester l’année d’après étudier la Torah. Avec du recul,
je me rends compte qu’il s’agit de la meilleure décision de ma vie ! Aller à
des cours de Torah à Paris donne des connaissances, mais ne permet pas de
goûter à une vie juive authentique. À travers les cours, les excursions et les
Chabbatot
dans les familles, le séminaire m’a permis de goûter pleinement
aux douceurs de notre religion. Loin de toute influence, j’ai enfin assumé
mon choix : devenir pratiquante. 
Quelques années sont passées depuis et je suis à présent mariée. Consciente
qu’un Chabbath peut changer une vie, avec mon mari, nous recevons
chaque semaine des invités de tous horizons pour partager ce moment
unique, espérant qu’un jour, à notre tour, nous puissions raviver la flamme
de nos frères.