Page 40 - En chemin vers Hachem

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récits
et tout le monde l’appréciait. Nous étions assommés, brisés, désespérés.
J’avais le sentiment que nous n’étions que des gosses, et je ne voyais pas
pourquoi des enfants comme nous devaient se retrouver dans une telle
détresse…
Chacun est rentré chez soi après cela et il a fallu commencer à soigner les
plaies.
Le temps, dans une situation de malheur, est le meilleur allié. Ma famille a
été merveilleuse et je dois dire, avec le recul, que cette période fut en fait
la plus « fructueuse » de notre vie. Je m’explique : lorsque tout va bien, on
ne se pose pas tellement de questions et c’est seulement lorsque le malheur
s’abat sur notre tête que l’on commence à chercher des réponses. Nous
aussi, à partir de ce drame, nous avons commencé à chercher… Quoi ?
Nous ne le savions pas exactement. Un sens à tout ce que nous vivions,
peut-être… Car il y avait forcément un sens à tout ça ! Sinon, à quoi bon
la vie ?
Mon père et moi avons eu la même réaction : nous avons emprunté des
livres à la synagogue. Mon père avait longuement parlé avec le Rav et
celui-ci l’avait encouragé à lire certains livres de philosophie juive. Suivant
ses conseils, nous avons commencé par les ouvrages du Rav Arié Kaplan.
Comment vous expliquer… ? Ce fut pour nous un véritable électrochoc
mental !
Nous qui ne nous étions jamais vraiment posé de questions, qui avions vécu
notre judaïsme comme une simple tradition – réunions familiales chez nos
grands-parents le vendredi soir, le jour de
Kippour
, et pour l’allumage des
bougies de
‘Hanouka
–, nous avons réalisé, avec la lecture de quelques
livres dans ce moment de détresse, qu’il y avait un Créateur du monde !
Et nous avons découvert qu’au-delà de ce fait irréfutable, ce Créateur était
présent à chaque instant, veillait sur nous individuellement et collectivement,
en permanence, et qu’Il nous donnait la possibilité de demeurer en contact
avec Lui au travers des
Mitsvot
.