Page 41 - En chemin vers Hachem

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histoire n°
2
Comme nous l’a dit le Rav, un jour où nous prenions un cours avec lui, mon
père et moi :
« Vous pouvez observer que, de nos jours, avec le téléphone portable, nous
avons la possibilité d’être en contact avec la personne de notre choix à tout
moment. Comprenez donc que pour un homme vivant il y a seulement 100
ans, ce téléphone sans fil aurait déjà été en soi une preuve irréfutable de
l’existence de D.ieu.
En réalité, les hommes de cette époque croyaient en D.ieu et n’avaient pas
besoin de preuve, et c’est sans doute la raison pour laquelle notre époque
renouvelle sans cesse les « prodiges » scientifiques, afin de nous montrer
que pour D.ieu, rien n’est impossible.
Si deux êtres humains peuvent converser sans se voir et en se trouvant
aux deux extrémités de la planète Terre, combien alors est-ce évident et
aisé pour le Créateur du monde de communiquer avec nous, même sans
téléphone ! »
Chaque conversation avec le Rav, chaque livre, nous rapprochait à vitesse
grand V de la pratique de la religion juive. Ma mère ne se sentait pas très
concernée, mais elle nous laissait faire. Elle souffrait tant pour moi !
C’est ainsi que j’ai entamé un processus de conversion. J’ai instauré la
Cacheroute à la maison, j’ai commencé à respecter Chabbath et je suis entrée
en contact avec un grand Rav à Paris qui s’occupait tout particulièrement
de cas de conversions comme le mien. Je ne sortais alors plus jamais, sauf
pour me rendre à des cours, accompagnée de mon père.
Tout le monde avait organisé la maison de sorte à me faciliter la vie et
personne ne me refusait rien. Lorsque je vois aujourd’hui combien de jeunes
doivent se battre pour vivre leur judaïsme et se retrouvent contraints de
lutter contre des familles hostiles, je comprends pourquoi ce malheur s’est
abattu sur moi, et ça m’aide à le supporter. Je n’aurais en effet jamais fait
un tel retour à la religion sans mon accident. Je ressens une reconnaissance
infinie envers Hachem de m’avoir ouvert Ses bras et montré Sa Lumière,
que j’aurais certainement ignorés toute ma vie sinon.
Certes j’ai souffert, il m’a fallu des années pour ne plus faire de cauchemars
et oublier Stéphane, mais la Torah m’a donné de l’oxygène, elle m’a