Page 14 - En chemin vers Hachem

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en chemin vers hachem
plus vivre sa vie comme avant. Il comprendra qu’être juif est une vocation,
un appel vibrant à la responsabilité : chacune de mes actions a un sens
universel et éternel. Cette prise de conscience est à la fois effrayante et
palpitante. Comme le dit le roi David, être Juif, c’est se réjouir dans le
tremblement ; c’est comprendre qu’à chaque instant, je peux nourrir mon
lien avec mon Créateur, me réchauffer à la lueur de nos Sages, être partie
prenante de l’histoire juive.
De même qu’une voiture n’est jamais plus puissante qu’à son démarrage,
on comprend mieux l’assertion du Talmud selon laquelle là où se tient un
Baal Téchouva
, même le
Tsadik
parfait ne peut se tenir. Il va renverser petit
à petit (ou très vite pour les plus téméraires) la plupart de ses certitudes.
Tel un enfant qui contemple un oiseau avec admiration, chaque mot de
Torah, chaque nouvelle règle vaudra son pesant d’or. La
Guémara
dans
Yoma (86 b), va encore plus loin et postule que les fautes passées sont
même transformées en mérites lorsque le processus de retour à Hachem est
sincère.
Comment le mal peut-il être comptabilisé comme un bien ?
En réalité, chaque individu, tel qu’il nous apparaît au présent, n’est rien
d’autre que la somme de ses expériences passées. Par conséquent, son passé
a été le tremplin de son présent. Comme l’explique le Rav Chmoulévitz,
lors de sa chute spirituelle, l’individu a certainement atteint un point de
retour, moment paradoxal où la personne ne supporte plus ce qu’elle est
devenue et décide des changements radicaux dans son existence. De la
sorte, la chute est partie intégrale de la remontée ; aussi les fautes peuvent
être transformées en mérites dans le cas d’une
Téchouva
réalisée avec
amour.
Pour autant, lorsque Its’hak et sa femme Rivka ont prié pour avoir un
enfant, Rachi nous révèle que la prière d’Its’hak a été favorisée, car la
valeur d’une prière d’un
Tsadik
fils de
Tsadik
est plus chère à Hachem que
la prière du
Tsadik
fils de
Racha
. Or, le plus grand mérite du
Baal Téchouva
ne réside-t-il pas dans son arrachement à ce qu’il a pu être auparavant ou à
ce que ses parents ont pu lui transmettre ?