Page 57 - Chalom Bayit

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le choix du conjoint
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internet, le cinéma, la publicité, la télévision, etc. Ces médias nous baignent
dans l'illusion et nous éloignent de la réalité. L'influence des films finit par
nous faire croire que l'homme ou la femme parfaite existe, que l'on trouvera
un jour ce mouton à cinq pattes qui n'habite que dans nos rêves et sur le petit
ou le grand écran… Aussi, devant ces attentes démesurées, il nous est difficile
de nous rendre à la raison et d'accepter que la personne que l'on a en face de
soi – avec ses qualités et ses défauts – pourrait bien être la femme ou l'homme
de notre vie.
Cette anecdote illustre ce point : un couple âgé habitait Tibériade, et leur fille
unique étudiait dans un séminaire à Jérusalem, où elle était interne. Lorsqu'elle
fut en âge de se marier, on lui fit un jour une proposition de mariage. Le
chiddoukh
avançait normalement, mais elle posa alors une condition : après
le mariage, le couple se rendrait à Tibériade une fois par semaine auprès de
ses parents auxquels elle était très attachée. Quand le jeune homme l'apprit,
il prit la résolution de rompre parce qu'il n'était pas certain de pouvoir tenir
cet engagement.
Peu de temps après, on lui présenta un autre garçon, et encore une fois, après
avoir convenu d'habiter à Jérusalem, elle posa la même condition que la
première fois, et le prétendant, comme le précédent, refusa de s'y plier et
préféra renoncer à ce mariage.
La troisième fois, la condition fut annoncée avant la rencontre. La jeune
fille plut au jeune homme de sorte qu'il était bien décidé à s'engager vers le
mariage. Lorsqu'elle exposa sa fameuse clause, il lui répondit avec sagacité :
« Je suis très étonné. Pourquoi nous limiter à des visites hebdomadaires ? Tu es
leur fille unique tout de même, et il me semble que nous devrions nous rendre
à Tibériade au moins deux fois par semaine… »
La jeune fille ne se sentit plus de joie, et se félicita d'avoir enfin rencontré la
personne qu'elle recherchait. Au bout de trois mois, le mariage fut célébré.
Dans un premier temps, le couple se rendit toutes les semaines chez ses
parents. Cependant, au bout de quelques mois, la jeune femme annonça à
son mari qu'ils pouvaient se suffire d'une visite tous les quinze jours. Elle était
très occupée… Peu après, le mari implora son épouse pour qu'ils prennent la
route pour Tibériade une fois toutes les quelques semaines, à tout le moins,