Page 41 - Chalom Bayit

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le choix du conjoint
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Une des causes de ce phénomène résulte de la façon dont les candidats
interprètent leurs émotions. Il arrive souvent que les partenaires, durant la
période où ils se fréquentent, ne se donnent pas le temps de réfléchir à l'origine
de leurs sentiments et de l'attirance puissante qu'ils éprouvent l'un pour
l'autre. Tout ce qu'ils ressentent provient-il des qualités qu'ils reconnaissent
en l'autre et qui répondent à leurs attentes, ou de pulsions plus grossières,
éphémères et égoïstes, dont ils n'ont pas forcément conscience ? Cette dernière
attirance – instinctive, physique – est souvent trompeuse. Elle se joue de notre
imagination et nous empêche de considérer lucidement les choses. Le coup de
foudre est aveugle, c'est bien connu et l'homme « amoureux » laisse son cœur
captif le dominer. Ainsi, subjugué par ses passions et la subjectivité de son
jugement, le candidat arrive au mariage en caressant l'espoir qu'à partir de là
il connaîtra le bonheur éternel.
Hélas ! Hélas ! Cet espoir est rapidement déçu.
Les personnes avisées ne se fient pas uniquement à leur jugement, mais font
appel à un tiers afin de faire – de manière totalement impartiale et objective –
le meilleur choix. Evidemment, une personne extérieure qui n'est ni concernée
ni impliquée dans l'affaire ne se laisse pas facilement bercer par le charme des
apparences, et peut aisément déceler s'il y a compatibilité ou non. Certains
éléments échappent irrémédiablement aux candidats eux-mêmes puisqu'ils
sont partie prenante et qu'ils n'ont pas la distance nécessaire pour évaluer
correctement la situation.
La chose s'entend si l'on considère cet exemple simple [pardonnez la
comparaison malheureuse] : pour acheter une voiture, on ne se fie pas
uniquement à l'allure de la carrosserie… On consulte des spécialistes afin
de s'enquérir de la meilleure marque, de l'état de l'automobile, des prix du
marché, etc. Et on passe à la caisse seulement après avoir obtenu des réponses
satisfaisantes. A partir de là, si la beauté de la carrosserie se joint aux qualités
intrinsèques du véhicule, notre acheteur potentiel s'en félicitera. Cependant,
si l'auto ne répond pas à ses attentes, il préférera s'abstenir, fût-elle des plus
élégantes.
Quant au choix aussi décisif que celui du conjoint, les prétendants devront
redoubler de prudence et aborder la question avec le plus grand sérieux.