Page 40 - Chalom Bayit

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Comment choisir son conjoint ?
En premier lieu, il convient de remarquer que la Thora accorde sa préférence à
l'intervention d'un tiers dans le choix du partenaire. Nous le découvrons dans
la
parachat
‘Hayé Sarah
: Avraham envoie Eliezer, son intendant, chercher
une femme pour son fils Its'hak. Or la prétendante devait non seulement
partager la destinée d'Its'hak, mais aussi – et surtout – devenir la mère de la
nation juive, et ceci n'était pas une petite chose, vous en conviendrez. Par
conséquent, la responsabilité qui incombait à celui qui devait choisir l'élue
était immense. On se serait attendu à ce qu'Its'hak lui-même – qui était un
grand
tsaddik
et en pleine maturité – se mette en quête d'une épouse digne
de remplir cette illustre fonction. Comment comprendre que cette tâche
primordiale ait été confiée à un étranger ? Et pourquoi Avraham lui-même en
chargea-t-il son serviteur ?
Cette question est encore plus pertinente pour nos contemporains. En effet,
combien de couples se forment librement, vivent en concubinage durant
quelques années « afin de bien apprendre à se connaître et pour être bien sûr
que l'on est fait l'un pour l'autre » et finissent par divorcer ? Si déjà ceux qui
choisissent eux-mêmes leur partenaire – et qui vivent maritalement avant le
mariage – décident au bout de quelques années de se séparer, lorsqu'Avraham
envoya son serviteur chercher une épouse pour son fils, quelles étaient les
chances de réussite du mariage d'Its'hak ? En outre, nous l'avons dit, il ne
s'agissait pas uniquement de la formation d'un couple, mais de tout l'avenir
du peuple élu !
A la lecture du texte biblique, nous sommes portés à croire que les mœurs de
nos aïeux, voulant que les parents prennent une part plus importante dans le
choix du conjoint, apportaient une plus grande stabilité au mariage.
Et on pourrait se demander pourquoi aujourd'hui, nombre de couples
modernes qui se sont choisis eux-mêmes et qui vivent quelques années en
concubinage finissent par tomber des nues après le mariage et par reconnaître
qu'ils n'ont peut-être pas vraiment fait le bon choix.
Et lorsqu'on les interroge sur ce qui s'est passé, ils répondent à l'unisson :
« J'ignorais qu'il/elle était comme ça… Si j'avais su, je ne l'aurais pas
épousé(e). »