Page 52 - Michpatei Hachalom

Version HTML de base

michpatei hachalom
50
parfois préférable de les adresser au moyen d’une lettre ou par l’intermédiaire
d’une tierce personne.
Tsipora déteste profondément Léa depuis le jour où, en classe de
CM2, celle-ci s’est moqué d’elle devant toute la classe. Tsipora éprouve
également une grande animosité envers Isabelle, depuis le jour où elle l’a
vue chaparder des affaires dans les cartables d’autres élèves de sa classe.
Mais Tsipora a le devoir de révéler à ces deux filles les sentiments qu’elle
éprouve envers elles. Et si elle ne le fait pas, elle enfreint l’interdit de la
Torah : « Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur. »
Pardonner par générosité
Parfois, la solution de la remontrance ne se prête pas aux circonstances ; c’est
le cas lorsque l’agresseur est une personne stupide, voire simple d’esprit, qui
réagira sûrement mal aux remontrances. Dans ce cas, il est hautement méritoire,
pour la personne agressée, de pardonner ce geste en son cœur, bien que rien ne
l’y oblige.
Pardonner sans faire de remontrances
De même, si le temps nous manquait ou si la démarche de formuler des
remontrances nous mettait vraiment dans l’embarras, ou encore, si l’on estimait
que les remontrances seraient mal accueillies, on pourrait s’en tenir à pardonner
en son cœur. En effet, la Torah n’a exigé de faire des remontrances que pour
enrayer les discordes. Si la haine a disparu, cette obligation n’a plus lieu d’être.
Le silence, même dans le malheur
Il existait à Vilna, sous l’égide de
Rabbi
Moché Kramer, le grand-père du
Gaon
de Vilna, une institution qui avait pour but de soutenir les
Talmidé
‘Hakhamim
, dont le
Gao
n faisait lui-même partie. Une fois par semaine,
par l’intermédiaire du
Chamach
[bedeau], on leur envoyait une certaine
somme pour couvrir leurs besoins et ceux de leur famille.
Au bout d’un certain temps, au lieu de donner au
Gaon
l’argent qui lui
revenait, le
Chamach
fut tenté de se l’attribuer pour améliorer sa propre
situation.