Page 21 - Michpatei Hachalom

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juger autrui avec équité
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comporter comme des sots, qui verraient le bien là où il ne peut pas être.
Avant tout, dans chaque situation, on devra répondre à la question suivante :
l’interprétation positive de l’acte incriminé est-elle seulement plausible ?
Un juste suspecté
Un homme connu pour sa piété et sa crainte du Ciel a droit au bénéfice du
doute plus que tout autre homme. Tant que nous ne sommes pas sûrs qu’il a
fauté volontairement et en connaissance de cause – par exemple, si l’on peut
envisager qu’il a été contraint d’agir de cette manière ou encore qu’il pensait
bien faire –, il est alors nécessaire de le juger de manière positive. Et ceci, même
si cette interprétation des faits peut sembler difficile à concevoir.
Par ailleurs, si on le voit clairement transgresser un interdit durant la nuit, on
ne pourra plus entretenir de défiance à son égard dès le lendemain matin. Nous
devons au contraire avoir la conviction qu’il s’est certainement repenti entre-
temps, parce que la transgression d’une seule faute ne nous permet pas de lui
ôter son statut de juste.
Rabbi Akiva juge son prochain avec bienveillance
Nos Maîtres enseignent : « Quiconque juge son prochain favorable-
ment, sera lui-même jugé de manière positive. »
A ce propos, le Talmud raconte l’histoire d’un homme qui descendit de
Haute-Galilée vers le sud du pays d’Israël pour aller travailler durant
trois années chez un riche propriétaire.
La veille de Yom Kippour, après avoir achevé son dur labeur, le brave
ouvrier vint réclamer son dû : « Donne-moi mon salaire, afin que je
puisse nourrir ma femme et mes enfants ! »
Mais son employeur lui répondit qu’il n’avait pas d’argent. Sans se laisser
abattre, l’ouvrier lui suggéra de le rémunérer avec des fruits.
Mais une fois encore, la réponse fut négative.
« Donne-moi alors une parcelle de terre », lui proposa-t-il.
« Je n’en possède point. »
« Donne-moi alors des bêtes ! »