Page 38 - Rabbanite T2

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rabbanite kanievsky
Si la Rabbanite attirait tant de visiteuses venues des horizons les plus
divers, c’est parce qu’elle savait toujours raviver chez ses interlocuteurs
une lueur d’espoir. Ecouter était sa spécialité. Elle avait l’art de
donner à son interlocutrice la sensation d’être unique et précieuse et
que rien au monde ne l’intéressait hormis ce que celle-ci lui confiait,
et c’est pourquoi même des femmes apparemment très éloignées de
la religion venaient se confier à elle. La Rabbanite savait les mettre
à l’aise et les encourager sans leur donner l’impression d’être jugées.
Plus que le conseil ou la bénédiction désirée, c’est ce sentiment
de plénitude et de joie de celui qui s’est senti compris et aimé qui
accompagnait leur départ, et c’est pourquoi celles qui étaient déjà
venues une première fois n’hésitaient pas à revenir, comme attirées
par un aimant.
A l’issue d’une journée particulièrement éprouvante, il avait été
décidé que la Rabbanite devait prendre un peu de repos : l’un après
l’autre, les derniers visiteurs sortaient.
Pourtant, en dépit de cette recommandation, un habitué de la
maison fit irruption avec une famille qui avait besoin d’un conseil
urgent. Avant de les introduire auprès de la Rabbanite, il lui expliqua
brièvement leur situation, insistant pour qu’elle leur consacre
ne serait-ce que quelques minutes. « Je suis très fatiguée, avoua la
Rabbanite. Mes forces m’ont quittée, mais je vais les recevoir avec
plaisir. » Cette complaisance envers les autres était permanente,
tandis qu’envers elle-même, il n’y avait aucune place à l’indulgence.
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