Page 37 - Rabbanite T2

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patience
sans une pointe de nostalgie, elle répondait à toutes leurs demandes
avec le sourire, sans jamais se départir de son calme ou montrer des
signes d’impatience. Le lait était trop chaud, pas de problème ! Elle
allait le refroidir. Trop froid ? Qu’à cela ne tienne ! Elle se chargeait
aussitôt de le réchauffer. Même sous une avalanche de demandes ou
d’exigences contradictoires, elle ne perdait pas pied.
Pour un observateur extérieur, il aurait été difficile de suivre le rythme
trépidant d’une de ses journées type. Accueillir des femmes enceintes,
des malades, une mère venue lui présenter son bébé né suite à l’une de
ses bénédictions, recevoir un enfant venu le jour de la traditionnelle
coupe de cheveux, soumettre au Rav une délicate question de Halakha
posée par une visiteuse, le tout entrecoupé par les repas servis à celui-
ci… ainsi était fait le quotidien de la Rabbanite, si varié et pourtant
si semblable. Chaque jour, de nouveaux cas lui étaient soumis, de
nouvelles personnes venaient la voir. Elle menait de front toutes ses
obligations avec le sourire, sans pour autant manquer une des prières
journalières ou sa lecture journalière du livre des Téhilim, les prières
pour les malades dont les noms lui étaient chaque jour transmis par
dizaines, ainsi que les tâches ménagères et la cuisine, pour elle-même
autant que pour d’autres.
Une habituée de la maison, devenue par la force des choses son
assistante, chargée de canaliser le flot des visiteuses et de les introduire
auprès de la Rabbanite, a avoué après le décès de celle-ci qu’une telle
affluence mettait sa patience à rude épreuve. Pourtant, la Rabbanite
restait toujours aussi sereine, comme si elle était dotée d’une sorte de
paix intérieure, quasi palpable, qui rayonnait au-dehors.
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