Page 39 - Rabbanite T2

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patience
En outre, loin de se contenter d’une brève entrevue, comme il avait été
initialement convenu, elle prit le temps de discuter avec eux pendant
une demi-heure, s’efforçant de les conseiller au mieux. Enfin, sans
doute pour ne pas leur donner le sentiment d’avoir été importuns,
elle leur offrit un livre dans lequel elle inscrivit une longue dédicace.
Comme elle l’avouait elle-même, lorsqu’elle recevait quelqu’un,
elle se sentait obligée de faire le maximum pour lui, de se consacrer
totalement à son visiteur pour qu’il reparte avec un sentiment de
contentement et de plénitude. Se dépasser pour autrui, tel était l’un
des leitmotivs de son existence, lutte de tous les instants contre la
faiblesse ou la petitesse…
Le Rav A. était dubitatif. Il s’apprêtait à faire appel au soutien
financier d’un Juif aisé, mais était hésitant quant à la meilleure façon
de s’y prendre. Soudain, la solution lui apparut, limpide : demander
à une personnalité universellement reconnue et appréciée qu’elle
contacte le donateur potentiel à sa place, lui expliquant l’urgence et
la gravité de la situation. Ses chances d’obtenir l’aide désirée seraient
ainsi décuplées. Une personnalité compatissante, connue pour son
souci d’autrui et qui serait prête à se charger d’une telle mission à sa
place. Qui, mieux que la Rabbanite, correspondait à ce portrait ?
Sollicitée, celle-ci accepta de bonne grâce de s’exécuter. Mais il n’est
pas si simple d’obtenir un entretien téléphonique avec Monsieur T.,
homme d’affaires débordé. Pourtant, la Rabbanite prit son mal en
patience et, avec une grande sérénité, attendit sur la ligne pendant
plus d’une demi-heure, le combiné à l’oreille, jusqu’à ce qu’on le
ij
ij
L’attente téléphonique