Page 92 - Rav Ades

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rav yaakov ades
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humain que si l’on fait l’effort d’y penser régulièrement et d’y porter
toute son attention. En effet, dans la mesure où il est loin d’en faire
l’expérience concrète, l’intellect ne pourra se la représenter que s’il y
réfléchit profondément et qu’il y prend garde. D’autant que même s’il
y parvient, cette représentation risque de se perdre s’il ne s’y applique
pas avec assiduité. Car de même que seule une réflexion permanente a
le pouvoir de nous faire parvenir à une crainte invariable, inversement,
l’oubli et la distraction sont les plus grandes causes de sa perte, que
ce soit à cause de choses qui nous perturbent ou volontairement,
l’inattention constituant l’antithèse même d’une crainte du Ciel
permanente ».
4.
« C’est pourquoi le Saint, Béni soit-Il, a ordonné au roi que [La
Torah] "soit toujours avec lui, et qu’il la lise toute sa vie durant, afin
qu’il apprenne à craindre l’Éternel son D.ieu" (
Dévarim 17, 19
).
On voit donc en quoi la crainte ne saurait s’apprendre que par la
lecture continue [de la Torah]. Et on remarquera aussi que le verset
dit bien «afin qu’il apprenne à craindre l’Éternel», et non pas «afin
qu’il craigne». Car le but de l’Écriture est de nous faire comprendre
que cette crainte n’est pas innée en l’homme, puisqu’elle lui est au
contraire naturellement étrangère en vertu de la dimension matérielle
de ses sens ; on ne peut donc en faire l’acquisition que par l’étude
seulement. Et l’étude de la crainte n’est possible que par des efforts
continus et ininterrompus dans la Torah et dans ses voies ».
5.
« Pour ce faire, l’homme doit y réfléchir et s’y consacrer sans relâche
; "lorsqu’il est chez lui ou en chemin, quand il va se coucher et dès
qu’il se lève", jusqu’à ce que soit gravée dans sa conscience cette vérité :
savoir que la Présence divine est omniprésente et que nous nous
tenons réellement devant Lui en permanence. C’est de cette manière
seulement que l’homme craindra vraiment D.ieu, comme l’enseigne le
roi David dans sa prière : "Instruis-moi dans Tes voies, je veux marcher
dans Ta vérité ; unis mon cœur à la crainte de Ton Nom" (
Psaumes 86,
11
) ».
6.
Ces paroles du «
Méssilat Yécharim
» constituent autant de principes