Page 65 - Rav Ades

Version HTML de base

premier portique
63
ha’Héssed
. Mais il existe une autre
Séfira
, beaucoup plus élevée que
toutes les autres, la
Séfirat haKéter
, qui constitue l’expression d’une
grâce (
Ra’hamim
) infinie, bien au-delà de tout ce qui relève de la nature.
Or, lorsque pour venir en aide aux autres, un homme tente de dépasser
ses conditions naturelles, il déclenche alors les lumières relevant de la
Séfirat haKéter
, et grâce à cela, un bienfait immensément plus intense
descend du Ciel. C’est pourquoi, lorsqu’un homme se dépasse pour
venir en aide à son prochain, il est susceptible de transcender le monde
naturel.
7.
Et dans le Traité
Chabbath
, p.156/b, il est dit que nous apprenons
aussi de
Rabbi
Akiva qu’Israël est au-dessus des influences astrologiques.
Rabbi
Akiva avait en effet une fille dont on lui avait prédit qu’elle
mourrait le jour de sa nuit de noces de la morsure d’un serpent.
Rabbi
Akiva fut très attristé par ce mauvais présage. Mais lorsque finalement
ce jour arriva, avant d’aller se coucher, sa fille retira la broche qui lui
servait à retenir ses cheveux et la planta dans le mur et, sans s’en rendre
compte, entre les deux yeux du serpent. Le lendemain matin, tandis
qu’elle s’apprêtait à refaire sa chevelure, elle découvrit le serpent mort.
Son père lui demanda alors : « Qu’as-tu donc fait [pour mériter d’être
sauvée de la sorte] ? » Elle répondit : « Hier, un pauvre s’est présenté
à mes noces. Mais les invités étaient tellement absorbés par le repas
que personne ne fit attention à lui. J’ai donc pris ma part et je lui en
ai fait cadeau ».
Rabbi
Akiva s’exclama : « C’est donc parce que tu as
accompli cette
Mitsva
! » Immédiatement après avoir quitté sa fille,
Rabbi
Akiva se rendit à la maison d’étude et enseigna : « La
Tsédaka
sauve de la mort ! Pas seulement de la mort par accident ! Elle sauve
même d’une mort certaine
!
»
Il ressort de cette
Guémara
que toute action de charité possède cette
force. Toutefois, sans vouloir minimiser cette affirmation, on pourrait
ajouter que la fille de
Rabbi
Akiva avait accompli une forme très
particulière de
Tsédaka
, bien au-delà précisément du cadre naturel.
Et pour cause : si déjà les invités étaient si absorbés par le repas de
mariage qu’ils ne firent pas attention à cet indigent, ne devait-il pas en
être à plus forte raison de la mariée ?! Et si c’est elle précisément qui