Page 61 - Rav Ades

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premier portique
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Mes ancêtres ont amassé des pièces d’or, tandis que moi, j’accumule
les âmes, comme il est dit : «L’œuvre des Justes est un arbre de vie,
produire des âmes est le fait du Sage» (
Proverbes 11, 30
). Mes ancêtres
ont amassé cette richesse pour d’autres, tandis que moi, je l’accumule
pour moi-même, comme il est dit : «Cela te sera compté comme une
bonne œuvre par l’Éternel ton D.ieu» (
Dévarim 24, 13
). Mes ancêtres
l’ont amassée dans ce monde-ci, tandis que moi je l’accumule dans le
monde à venir, comme il est dit : «La justice marchera devant toi, et
derrière toi la majesté de l’Éternel fermera la marche» (
Isaïe 58, 8
) ».
4.
La
Guémara
nous fait part ici de six différences qui distinguent celui
qui offre à la charité sa fortune de celui qui la garde précieusement. À
savoir qu’en donnant la
Tsédaka
, l’homme accumule des richesses en-
Haut, dans un lieu sur lequel la main des hommes n’a pas d’emprise,
il produit des fruits, il accumule les âmes, et enfin, il accumule ces
richesses pour lui-même et dans le monde à venir. En vérité, une seule
de ces six différences aurait suffisamment été éloquente pour nous
faire comprendre en quoi il est préférable de donner la
Tsédaka
aux
indigents plutôt que de conserver sa fortune dans un lieu sûr. Mais il
arrive qu’un homme ne soit pas sensible à telle facette de la réalité et
qu’il le soit davantage à une autre, ou qu’il ait besoin des six facettes
de cette réalité pour pouvoir agir comme il faut avec l’argent dont il
dispose, c’est-à-dire pour venir en aide à ceux qui en ont besoin.
5.
Tout ce que nous venons de dire concerne la
Tsédaka
, mais cela est
vrai aussi de toutes les autres parties de notre
Avodat Hachem
, aussi
bien des lois régissant les rapports de l’homme à son prochain, que de
celles régissant les rapports de l’homme à
Hachem
. En effet, le
Yétser
haRa
tente de dissuader l’homme d’accomplir une
Mitsva
en lui faisant
croire qu’il en tirera de grandes pertes et il le pousse à fauter. Mais c’est
le contraire qui est vrai ! Le plus grand profit qui soit, c’est de faire la
volonté de l’Éternel, Béni soit-Il, et la plus grande perte qui soit, c’est
de ne pas faire Sa volonté ; et à plus forte raison si l’on transgresse Sa
volonté,
‘Has véChalom
. Nos Sages ont déjà enseigné dans les «
Pirké
Avot
» : « Compare la perte qu’occasionne une
Mitsva
à ce qu’elle te
fait gagner ; ce que tu gagnes d’une
Avéra
et ce qu’elle te fait perdre ».