Page 39 - Rav Ades

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premier portique
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On pourrait l’expliquer à l’aide d’une métaphore : imaginons trois
amis, Réouven, Chimon et Lévy. Réouven déclare un jour à Chimon
que leur ami commun Lévy n’est pas un homme, mais un robot
télécommandé par les services secrets d’un pays ennemi. Chimon
devra trouver certaines preuves pour se convaincre que ce que dit
Réouven est impossible. En revanche, si Réouven déclarait à Chimon
qu’il lui semble être lui-même, Chimon, non pas un homme, mais
un robot, il est certain que Chimon n’aura besoin d’aucune preuve
pour savoir avec certitude que Réouven se trompe. Et pour cause :
Chimon se connaît suffisamment bien pour savoir qu’il n’en est rien.
Il sait parfaitement qu’il est un être humain avec une âme, etc. Or,
c’est exactement ce qui a eu lieu lorsque nous avons reçu la Torah au
Sinaï : chacun a fait l’expérience concrète, à travers ses sens et avec
une conscience claire et distincte, de la manière dont la réalité tout
entière tire son existence présente du Créateur ; une vérité qui n’a
besoin de rien d’autre que d’elle-même pour être vérifiée.
En réalité, indépendamment de la révélation sinaïtique, si tout
homme possédait une connaissance claire et distincte de son âme,
il saurait aussi parfaitement comment l’Éternel l’a créée et de quelle
manière Il la fait exister. En effet, l’essence même de l’âme est l’œuvre
du Créateur, Béni soit-Il, elle découle littéralement de Lui [ce qui
est vrai aussi de toute chose, mais en ce qui concerne l’âme, cette
relation est plus directe].
Beaucoup de gens ressentent ce phénomène, tout au moins en
partie. Et heureux celui qui a le mérite d’une telle conscience, car
elle a le pouvoir d’aider l’homme à se lier à
Hachem
de la plus belle
façon qui soit. Et même si l’on n’accède pas complètement à cette
conscience, il est possible d’atteindre les plus hauts sommets dans
l’attachement à
Hachem
. [En fait, même parmi ceux qui prétendent
ne pas connaître ce phénomène, la plupart d’entre eux l’éprouvent
en partie, mais pas aussi fortement qu’ils l’auraient souhaité. C’est
pourquoi ils ont le sentiment que cette conscience leur fait défaut].
Et s’il n’est pas donné à tout le monde de ressentir ce phénomène
dans toute son intensité, c’est parce que le corps dans lequel se