Page 37 - Rav Ades

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précisément, dans la mesure où ce vocable ne désigne pas seulement
le rang acquis dans l’étude de la Torah (mais bien tout type de
sagesse, Ndt.). Et d’autre part, l’exacte compréhension de la manière
dont la loi doit légiférer le réel. Voilà pourquoi il est dit : « fausse la
sentence » « des justes » précisément parce que la connaissance de la
Torah repose sur une droiture véritable. La poursuite de ses intérêts
personnels corrompt effectivement la validité d’un jugement, que ce
soit vis-à-vis de la perception que nous avons de la réalité elle-même
ou de notre faculté à tirer des conclusions devant la réalité qui nous
fait face.
5.
Il faut par ailleurs ne jamais oublier que toutes les sciences étudiées
dans le monde peuvent être ramenées à deux grands ensembles : les
sciences dites « spéculatives », parmi lesquelles on trouve la philosophie
et les autres disciplines du même genre, et les sciences « exactes », parmi
lesquelles on compte la physique et les autres disciplines associées. Or,
parmi les sciences « spéculatives », on peut trouver dans une même
université un professeur enseignant les principes de telle religion et un
autre les dogmes d’une autre religion, un docteur professant le credo
de telle doctrine athée, et un autre les règles d’une autre idéologie,
etc. Et si l’on prend la peine d’y réfléchir – bien que nous sachions
pertinemment que seul le judaïsme est fondé en raison – force est de
reconnaître que, pour eux aussi, seule l’une de ces religions ou de ces
doctrines prêche le vrai, pendant que les autres se trompent. Et s’il
en est ainsi, comme se fait-il que tous ces messieurs soient considérés
comme autant de « grands professeurs » ?! Si ce n’est à dire que pour les
sciences « spéculatives », peu importe la véracité de ce que l’on professe,
ce qui compte, c’est l’art avec lequel on est capable de présenter les
choses, de les rendre les plus intéressantes possible afin de pouvoir
les répéter avec le maximum de facilité, et rien d’autre ! [Certaines
disciplines sont par ailleurs faites à la fois de sciences « spéculatives »
et de sciences « exactes ». Prenant pour base l’expérience sensible, elles
élaborent à partir d’elle un certain nombre d’hypothèses ; c’est en
particulier le cas des recherches ayant trait à l’origine du monde. Mais
là encore, du point de vue de leur degré de certitude, ces disciplines
ne sont pas davantage dignes de crédibilité que ne le sont les sciences