Page 36 - Rav Ades

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rav yaakov ades
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se sont construites en prenant pour référence la religion d’Israël, c’est
parce qu’elles étaient bien obligées d’élever leurs fondations sur une
expérience dont la véracité s’impose à la raison : le fait que la Torah
d’Israël ait été révélée au Mont Sinaï sous les yeux de plusieurs millions
de personnes. Un évènement que l’on ne peut inventer de toutes pièces
et qui constitue pour ces religions la seule et unique vérité à partir de
laquelle elles ont fait leurs premiers pas.
4.
Et on aurait tort d’objecter que si la véracité de la révélation sinaïtique
devait s’imposer à la raison, comment se fait-il qu’un grand nombre de
savants la refusent ? Car ceci n’est pas une objection. La preuve, c’est
qu’il existe aussi de « grands savants » qui tentent de réfuter l’existence
de la Shoa, alors que leurs argumentations mêmes contredisent la plus
élémentaire des logiques. Et pour cause : lorsqu’un homme poursuit
ses seuls intérêts, il est capable d’invoquer la science pour soutenir
des idées allant même à l’encontre du bon sens. La recherche de son
intérêt peut facilement le pousser à dire autre chose que ce qu’il pense
vraiment, et elle peut même le forcer à modifier sa propre perception
du monde. Il existe en effet un grand nombre de centres d’intérêt et
de natures fort différentes, et certains ont le pouvoir d’empêcher un
homme de changer d’opinion. La Torah enseigne à ce sujet : «
Car la
corruption trouble la vue des sages et fausse la sentence des justes
» (
Chémot
23, 8
). Un verset au sujet duquel on pose, au nom du
Gaon
de Vilna,
plusieurs questions : (1) Pour quelle raison l’Écriture dit-elle une
première fois : « la corruption trouble la vue des sages », puis encore
une fois « fausse la sentence des justes » ? (2) Quelle est la raison de
ce changement de vocable : tout d’abord « trouble la vue des sages »,
et ensuite « fausse la sentence des justes » ? (3) Pourquoi est-il d’abord
fait mention « des sages » et après « des justes » ? Et on a l’habitude de
répondre au nom du
Gaon
que, pour qu’ils puissent établir un verdict
équitable, les juges doivent faire attention à deux choses : ils doivent
tout d’abord comprendre parfaitement la réalité qui leur est donnée
de juger. Et d’autre part, ils doivent être capables d’appliquer la loi
correspondant au cas qui leur est présenté. Or, le verset enseigne que la
corruption pervertit ces deux exigences : l’authentique perception de
la réalité d’une part, comme il est dit : « trouble la vue » « des sages »