Page 21 - Rav Ades

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premier portique
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imaginons qu’une guerre ait éclaté entre deux pays, A et B. A est sur
le point de gagner la guerre parce qu’il a à sa disposition un ingénieur
ayant inventé des missiles ultra-sophistiqués qui s’améliorent semaine
après semaine. B ne sait pas comment réagir. Une nuit pourtant, tandis
que l’ingénieur est en train de dormir dans le quartier militaire où les
missiles sont mis au point, B entre par surprise et kidnappe l’ingénieur.
De retour au pays, B l’installe dans un bâtiment ressemblant en tout
point à celui dans lequel l’ingénieur travaillait, et B lui fait croire
qu’il se trouve toujours de l’autre côté de la frontière. L’ingénieur ne
se doute de rien et continue à préparer des missiles. Seulement, au
lieu d’assassiner ceux qu’il croit être ses ennemis, il fait la guerre à ses
compatriotes, à ses propres frères ! Pourtant, il suffira que cet ingénieur
prenne conscience de ce qu’on lui cache pour arrêter immédiatement
de construire ces missiles et faire tout ce qui est en son pouvoir pour
revenir chez lui afin de venir en aide à ses concitoyens. Il en est
exactement de même pour l’homme : lorsqu’il agit mal, il est pour
ainsi dire prisonnier de son
Yétser haRa
dont il doit au plus vite se
libérer afin d’agir à nouveau dans la bonne direction.
8.
Certes, nous avons expliqué que l’âme reste pure et que les volontés
répréhensibles sont toujours l’œuvre du
Yétser haRa
qui, en lui-même,
ne relève pas de l’âme puisqu’au contraire, il la déteste. Pourtant, quand
le
Yétser haRa
parvient à s’emparer de l’âme, c’est-à-dire à faire fauter
l’homme, soit en lui faisant commettre des méfaits, soit en l’empêchant
d’accomplir des
Mitsvot
, l’âme subit alors de terribles préjudices qu’il
est impossible de décrire tellement ils sont redoutables ; mais, malgré
cela, l’âme reste pure.
9.
Nous avons expliqué que ni le
Yétser
haRa
ni même le
Yétser
haTov
ne relèvent à proprement parler de l’âme puisqu’ils lui sont extérieurs.
En soi, l’âme est en effet dénuée de tout mal ; elle est même beaucoup
plus sainte que le
Yétser
haTov
. Or, nos Sages enseignent que le
Yétser
haRa
est présent chez l’homme dès son plus jeune âge, tandis que le
Yétser haTov
ne fait son apparition qu’à treize ans, l’âge où l’homme
fait son entrée dans le monde des
Mitsvot
. Et quoi ? Avant l’âge de
treize ans, un enfant serait-il l’incarnation du mal ? L’expérience ne