Page 62 - Livre Une vie de Femme - edition 1 - 2013

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Une vie de femme, près d'Hachem
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foyer, mettre au monde des enfants et les élever sont ses aspirations est
celle qui mérite d’être appelée « ’Haya » (« vivante ») !
Donner c’est aimer
La maison était propre et ordonnée, on entendait le cliquetis monotone de
la machine à laver, le sol brillait après avoir été frotté, Myriam s’accorda
enfin le droit d’aller se coucher. Elle jeta un ultime regard dans la chambre
des enfants. Tous dormaient et le son de leur respiration régulière faisait
vibrer l’espace. Elle entra doucement, remit en place une couverture
qui avait glissé et donna une légère caresse. Avigaïl, l’aînée, ouvrit un
œil somnolent : « Maman, je t’aime », murmura-t-elle et elle replongea
profondément dans le royaume enchanteur des songes.
Une vague d’amour la submergea. L’amour d’une mère pour ses enfants.
Un amour qui n’a pas de limites, un amour qu’aucune plume ne peut
décrire.
Ce don sans retenue dont une mère fait preuve envers ses enfants développe
en elle un sentiment d’amour pour son foyer. Rav Dessler écrit dans son
ouvrage « Mikhtav Mééliahou » (Tome 1, Kountrass Ha’Hessed) que
l’amour est le corollaire de l’action de donner et non l’inverse, comme les
gens ont tendance à le penser. Tu ne donnes pas à quelqu’un que tu aimes,
mais tu aimes celui auquel tu as donné.
Voici les termes qu’il emploie : « Un homme aimera les fruits de ses actes
en ressentant qu’une part de lui-même s’y trouve, qu’un fils lui soit né, qu’il
ait planté un végétal, mais également un objet, comme une maison qu’il
aurait construite. Il est attaché amoureusement à l’œuvre de ses mains, car
s’y trouve une partie de lui-même ». Il ajoute et raconte qu’au moment de
la guerre, un couple avait été contraint de se séparer. Le père emmena ses
fils avec lui. Ce fut seulement à la fin de ces années de terreur que toute la
famille réussit, avec l’aide du Ciel, à se réunir de nouveau. Il s’avéra que le
père, qui durant ces années s’était investi pour ses enfants, les avait élevés
et avait peiné pour cela, avait créé avec eux un lien plus fort que la mère,
qui n’avait pas pu participer à leur éducation à ce moment-là.
Celui qui élève un enfant qui n’est pas le sien ressent également, au fil