Page 61 - Livre Une vie de Femme - edition 1 - 2013

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Exploitée
qui lui était adressée. Ce sont ces actes simples de bonté qui établissent
les fondations d’un foyer. Donner est beaucoup plus facile lorsque l’on
nous regarde. Cependant, la bonté véritable se mesure dans de petits actes
accomplis dans la discrétion. La femme a reçu cette vertu. Ce don sans
limites est un mérite que la femme possède et qui a réussi à implanter en
elle cette capacité à prodiguer aux autres.
La vie, c’est donner
Quatre sortes de personnes sont considérées comme « mortes », disent nos
Sages (Talmud Traité Nédarim 64b) : « Le pauvre, le lépreux, l’aveugle et
celui qui n’a pas d’enfant ». Le point commun entre les quatre est qu’il ne
peut donner que ce soit qui lui appartienne. Le pauvre : il lui manque tout.
Le lépreux : il est assis en dehors du camp et ne rencontre personne à qui
pouvoir donner. L’aveugle : il ne voit pas à qui il est nécessaire de donner.
Et celui qui n’a pas d’enfant : il n’a personne à qui donner. C’est la raison
pour laquelle Ra’hel a dit à Ya’acov (
Béréchit
30, 1) : «
Donne-moi des
enfants, sinon je [suis] morte ! 
», si je ne peux pas donner, ma vie n’en est
pas une.
Nous apprenons de là que la vie prend son sens par l’action de donner.
C’est la raison pour laquelle l’accouchée est surnommée « ’Haya »
(
Chémot
1, 19). En effet, au moment où elle met un enfant au monde, elle
donne à son nourrisson le summum de ce que l’on peut donner, il n’y a
pas de cadeau plus grand que celui de la vie ! L’essentiel de cet attribut,
la femme se doit de l’utiliser envers sa famille. Il lui incombe de donner
sans discontinuer à son mari et à ses enfants, et de se soucier de combler
tous leurs manques. Elle est responsable des repas, des vêtements, de
l’organisation de la maison et de remplir tous les « réservoirs » d’attention,
d’éducation et d’amour.
Le fait de donner en permanence crée un lien quotidien avec son foyer qui
jamais ne se défera. Il lui fait vivre une existence authentique. Sa vie est
en contradiction totale avec le monde environnant pour lequel « vivre »
signifie « prendre ». Dans ce contexte, le but de l’homme est « d’avoir la
belle vie » et de profiter toujours plus. Il n’est pas intéressé à créer un foyer
et encore moins à avoir une famille nombreuse. Ceci, parce qu’il ne veut
pas donner sans prendre en retour. La mère juive, pour laquelle fonder un