Page 63 - Livre Une vie de Femme - edition 1 - 2013

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Exploitée
des années, qu’il est comme son fils, ainsi que nous enseignent nos Sages
(Dérekh Erets Zouta chap. 2) : « Si tu désires t’attacher avec amour à ton
ami, fais-lui constamment du bien ». Et c’est précisément le fait qu’une
femme s’investisse dans son foyer, sans mettre de limite ni de mesure,
qui l’amène à le considérer comme une partie d’elle-même. Elle l’aime
comme elle s’aime.
C’est le sens des paroles de l’un des Tanaïm au sujet de sa femme : « Je
n’ai jamais appelé mon épouse, « ichti », « ma femme », mais « béti »,
« mon foyer » ». Lorsqu’une femme s’investit dans son foyer jusqu’à
ce qu’il devienne une partie d’elle-même, elle exploite alors à l’extrême
cette faculté de donner qui est en elle. Cet amour et ce sentiment que tout
provient d’elle sont le moteur lui permettant de donner de plus en plus,
de se lever à des heures indues, de donner à manger avec une patience
qui suscite l’étonnement, de changer les vêtements même s’il s’agit de la
troisième fois, alors que la fatigue se lit sur son visage.
Le don entre un homme et une femme
Une vie de couple parfaite est basée elle aussi sur l’amour qui naît lorsque
chacun donne à l’autre. Un homme qui fonde un foyer pour avoir une
descendance et vivre une vie de famille pense qu’il donne. En réalité, au
fond de lui, il ne fait que prendre sans cesse. Seul celui qui ressent que son
épouse est différente de lui et se considère comme celui qui peut combler
ses manques en accomplissant ce que dit le verset : « 
Il ne diminuera pas
de sa nourriture, de son habillement, ni de son droit conjugal
 » regarde le
monde avec les yeux de celui qui donne. La femme également doit avoir ce
même sentiment d’être celle capable de satisfaire les besoins de son mari,
en maintenant un intérieur agréable et joli, qui constitue le réceptacle de
la Présence Divine. Un tel foyer, basé sur le don mutuel, a des fondations
profondément ancrées et est voué à durer éternellement.
Lorsque Yits’hak amena Rivka dans sa tente, voici ce que dit le verset
(
Béréchit
24, 67) : «
Yits’hak la conduisit dans la tente de Sarah sa mère…
elle lui fut pour femme – il l’aima 
»,
le véritable amour vient après le
mariage
, après ce don mutuel que requiert l’édification d’un foyer. Un
foyer dans lequel l’attribut de donner est présent, attribut qui s’exprime
par la bougie allumée, la bénédiction dans la pâte et la nuée de la Présence
Divine, est un foyer où règnent l’amour, la fraternité, la paix et l’amitié.