Page 20 - Rambam - Hilhot Deot

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leurs traits vers l’une des deux extrémités, et en fonction du trait de
caractère, ils choisissaient l’une ou l’autre. Cette conduite est une mesure
de piété non exigée par la loi.
Nous avons l’obligation de nous comporter selon ces voies intermédiaires
qui sont bénéfiques et justes, comme il est écrit : «
Et tu marcheras dans Ses
voies
»
.
6)
Voici l’explication de cette ordonnance : de même que D.ieu est appelé
Clément, sois aussi clément ; de même qu’Il est appelé Indulgent, sois aussi
indulgent ; de même qu’Il est appelé Saint, sois aussi saint.
C’est dans cet esprit que les prophètes ont attribué à D.ieu des qualificatifs
tels que Patient, Bienfaisant, Juste, Droit, Intègre, Puissant, Fort etc. Leur
but est de nous enseigner que ces attributs sont les voies du bien et de la
droiture qu’il convient d’emprunter. Chacun d’entre nous se doit de se
conformer à ces voies autant que possible, selon ses capacités.
7)
Comment peut-on se familiariser avec ces traits de caractère au point
de les acquérir définitivement ? On doit mettre en pratique et répéter sans
cesse les actions relatives à la voie du milieu
10
: on doit les reproduire à un
10. Par exemple, si un homme agit régulièrement de manière généreuse envers son
prochain, il deviendra généreux. S’il s’habitue à ne pas répondre lorsqu’on le contrarie,
il deviendra humble. S’il agit régulièrement avec indulgence envers son prochain, il
deviendra indulgent etc. Mais attention ! Cette méthode n’est valable que dans le cas où
celui qui l’applique n’est pas atteint par un défaut de manière maladive : si une personne
est extrêmement radine et agit de manière généreuse pour se corriger, cette démarche ne
fonctionnera pas, elle ne deviendra pas généreuse. En effet, dans ce cas, le Rambam donne
une méthode radicalement différente: elle ne doit pas agir avec modération et sera au
contraire extrêmement généreuse au point de dilapider son argent. Dans cette mesure, elle
brisera son côté radin. Elle agira de la sorte fréquemment et durant une longue période.
Elle doit persister jusqu’à déraciner son défaut.
Le Rambam, dans Les Huit Chapitres, explique cette méthode en disant qu’elle fonctionne
comme le traitement des maladies physiques : lorsqu’un malade est fiévreux, on ne lui
prescrit pas un traitement qui convient à un homme sain tel qu’un aliment qui maintient
en bonne santé, mais plutôt un médicament puissant qui est en mesure de s’opposer à