Page 60 - Accouchement

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Un accouchement, près d'Hachem
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C’est à cela que ressemblaient les accouchements d’antan.
À la maison, dans un périmètre connu, avec une sage-femme qui connaissait
la future mère depuis son enfance, avec l’attention des voisines qui
proposaient leur aide ou leurs conseils fondés sur leur expérience personnelle,
à la lumière des lampes domestiques, dans une position naturelle, dans un
lit normal…
Ce n’est pas pour rien que nos Sages ont appelé la sage-femme
‘Hakhama
(sage) (
Michna Massekhet Chabbath 18, 3
). Elle était experte dans l’art
d’accoucher, elle était très expérimentée dans la manière de diriger
l’accouchement en fonction des différentes étapes. Et surtout, elle savait
encourager l’accouchée et implanter en elle une sensation de calme et de
sécurité.
L’environnement familier lui apportait la sérénité et la prémunissait de toute
honte que l’on pourrait ressentir en milieu inconnu ; sa maison, c’est sa
forteresse ! Autour d’elle ne se trouvaient que des femmes, et ainsi, elle ne
ressentait aucune brèche dans la sauvegarde de sa pudeur.
Combien ce mode d’accouchement est-il différent de celui que l’on
connaît de nos jours, dans le monde occidental, lequel est tourné vers la
modernisation et le développement médical.
Aujourd’hui, l’accouchement se passe à l’hôpital, ce qui rassure la parturiente
et la sécurise, parce qu’il fournit les meilleures conditions médicales possible
pour délivrer les traitements nécessaires à l’enfant et à la mère en cas de
danger.
Cependant, d’autre part, elle se retrouve dans un milieu étranger, entourée
d’instruments médicaux. Seul un fin rideau sépare les lits les uns des autres
dans la salle d’attente de la salle d’accouchement, la privant ainsi de son
intimité. Elle est assujettie aux règles immuables de l’hôpital et doit s’y
plier, et l’équipe médicale qui l’entoure est composée essentiellement de
médecins hommes qui ne la connaissent que depuis quelques minutes.
De telles conditions sont susceptibles de causer chez elle tension et stress,
avec pour résultat immédiat une montée d’adrénaline, au point que l’arrivée
à l’hôpital se traduise parfois par un arrêt des contractions. En effet,
l’adrénaline inhibe l’hormone de l’enfantement, l’ocytocine, dans son action
de contraction de l’utérus.