Page 52 - Chalom Bayit

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dans le village. Au bout de quelques semaines, il épousa cette fille et s'efforça
de respecter la promesse qu'il avait faite à Eliahou.
Un an passa, et le prophète apparut à nouveau. Cette fois, il prit l'apparence
d'un vieux mendiant, accompagné de deux jeunes orphelins. Il se rendit
d'abord auprès de l'homme qui recherchait l'argent. Celui-ci était devenu
très riche : il dirigeait à présent une importante entreprise et possédait de
nombreux employés. Le vieillard se présenta avec ses deux enfants et lui dit :
« Leur mère est morte, ils sont seuls au monde, et je n'ai plus la force de
travailler pour assurer leur subsistance. Je vous en prie, ayez pitié, adoptez-les
jusqu'à ce qu'ils grandissent et deviennent indépendants… »
L'entrepreneur répondit avec colère : « Vous ne voyez pas cette usine énorme
que je dirige ? Comment osez-vous me demander de m'occuper d'orphelins ?
Je n'ai pas le temps !
Vous rappelez-vous la pièce que je vous ai remise il y a un an ? »
Le riche industriel sortit la pièce de sa poche et la jeta aux pieds du vieil
homme. Celui-ci la ramassa et disparut avec les deux enfants. A peine eut-
il quitté les lieux que des nouvelles alarmantes se mirent à sonner le glas de
l'entreprise prospère. La situation se détériora jusqu'au jour où notre homme
dut déclarer faillite pour retrouver sa misère d'antan…
Puis Eliahou se rendit chez celui qui avait aspiré à l'étude et qui, maintenant,
dirigeait une importante
yechiva
. Le prophète y entra, accompagné de ses
deux orphelins. Il trouva notre homme entouré de Sages éminents et lui dit :
« Mes deux enfants sont orphelins de mère, et je n'ai personne pour leur
enseigner la Thora. Je vous demande de les prendre sous votre aile et de les
instruire comme on le fait pour tous les enfants d'Israël. »
Le maître des lieux se mit en colère : « Vous n'êtes pas sans savoir qu'ici nous
étudions le Talmud, et vous me demandez, à moi, de m'occuper de jeunes
enfants et de leur apprendre les rudiments de la lecture ? Vous n'y pensez
pas ! »
Le vieillard lui rappela, comme au premier, la promesse qu'il avait faite et les
lettres de l'alphabet. Le
Rav
sortit le papier de sa poche, et le lui jeta à la figure.
Eliahou s'en empara et disparut avec sa jeune suite. A peine eut-il quitté les
lieux, que les lettres du Talmud se mirent à danser devant les yeux de notre