Page 44 - Chalom Bayit

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qualités : la bienfaisance, la miséricorde et la pudeur [la retenue, les bonnes
manières].
S'appuyant sur la façon dont David et Moché ont été choisis, nos maîtres
nous ont livré un autre conseil avisé, comme le rapporte le Midrach (
Chemot
Rabba
2,3) :
«
Le Saint béni soit-Il accorde la grandeur à l'homme après l'avoir examiné dans les
petites choses. Car tu vois bien, ces deux grands ont été jugés sur de menus détails.
Ils se sont avérés fidèles, fiables – et ont accédé à la grandeur. D.ieu éprouva David
dans la manière dont il conduisait son troupeau et le jugea bon berger. C'est
pourquoi il est dit : "Il l'amena pour être le berger de Yaakov, et faire paître Son
héritage, Israël…
(
Psaumes
78,71).
" Il en fut de même pour Moché qui faisait
paître ses bêtes dans le désert pour éviter le vol, et Hachem le désigna pour conduire
Son peuple Israël… »
Nos Maîtres nous livrent ici un important secret : si l'on souhaite connaître
véritablement la nature d'une personne, il faut porter son attention sur les
détails. Ce sont justement les petites choses qui révèlent la grandeur véritable
d'un homme.
En effet, qui se garde de voler un bœuf finira peut-être par voler un œuf…
Inversement, un commerçant qui s'exerce à ne jamais tromper ses clients
jusque dans les plus petits détails, même au risque de subir de lourdes pertes,
est indiscutablement honnête.
Autre exemple : quiconque secourt les pauvres et leur apporte son soutien
n'a encore rien prouvé. Il se peut que notre philanthrope éprouve de la pitié
et cherche tout simplement à faire taire sa conscience. Mais si nous voyons
quelqu'un tendre la main même pour des choses insignifiantes, et même dans
des situations où cela n'est ni agréable ni valorisant, nous saurons qu'une telle
personne est véritablement charitable.
Nos Sages rapportent dans le Midrach (
Chemot Rabba
2,2) la façon dont
Moché garda le bétail de son beau-père Itro. Lorsqu'un agneau quitta un
jour le troupeau, notre maître se lança à sa poursuite et le ramena au bercail.
L'agneau avait couru vers un ruisseau pour apaiser sa soif. Moché prit l'animal
en pitié parce qu'il avait dû parcourir un long trajet pour se désaltérer. Sans
plus attendre, il chargea la bête sur son épaule et la ramena vers le troupeau.