Page 38 - Chalom Bayit

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Cela veut-il dire aussi que, le mariage étant décidé par le Ciel, il nous faut
supporter notre conjoint, même s'il y a véritablement mésentente, puisqu'il
nous est destiné et que la voix céleste sait ce qu'elle dit ? Les couples doivent-
ils endurer ce long calvaire, quoi qu'il en coûte, puisque telle est la Volonté
suprême ?
Rav
Yaakov Emden, un éminent kabbaliste du 18ème siècle, interprétant ce
passage du Talmud, élucide ce problème en affirmant que le premier mariage
aussi est fixé selon ces deux critères : les mérites et l'annonce de la voix céleste.
Expliquons ce point. Ceux qui n'ont pas commis d'écarts de conduite durant
leur célibat rencontreront le conjoint qui leur est destiné. Cependant, si faute
il y a eu, ils devront se rabattre sur un candidat « de second choix », selon leurs
mérites.
Il arrive pourtant, après un divorce, qu'un second mariage provienne malgré
tout de l'annonce céleste. Imaginons qu'un individu s'écarte du droit chemin
et qu'il perde le mérite d'épouser celle qui lui était destinée. Avec les années,
il finit par se reprendre et corriger sa conduite. Dans ce cas, le Ciel exécute
toutes sortes de manœuvres afin de lui permettre d'épouser en secondes noces
celle qui lui avait été promise.
Il est évident que ces erreurs de jeunesse ne concernent que les juifs qui ont été
élevés dans le respect des commandements et qui ont fait fausse route. Ceux-ci
encourent le risque de passer à côté de celle qui devait partager leur
nechama
.
En revanche, pour les juifs égarés, qui ont grandi dans un environnement
étranger aux valeurs de la Thora et qui ont fini par revenir au bercail, il se peut
que le Ciel leur fasse rencontrer leur âme sœur et qu'ils poursuivent ensemble
leur ascension spirituelle.
En vérité, toutes ces considérations qui nous dépassent nous instruisent
malgré tout sur la nécessité de garder une conduite conforme aux exigences
de la Thora, afin de nous donner les moyens de partager notre destinée avec
la personne que le Ciel nous a réservée. Ceux qui se fourvoient n'obtiendront
que ce qu'ils méritent.