Page 33 - Chalom Bayit

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le choix du conjoint
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Moché au mont Sinaï, ainsi que le
Sefer Thora
écrit de sa main. Sur l'Arche
reposait le propitiatoire – une sorte de couvercle – sur lequel se trouvaient
les deux chérubins. La Thora (
Chemot
25,20) nous les décrit comme suit :
« Leurs ailes étaient étendues en avant et leurs visages, qui ressemblaient à
celui d'un homme et d'une femme, tournés l'un vers l'autre et dirigés vers le
propitiatoire. »
Il était interdit de pénétrer dans le Saint des Saints, et seul le grand-prêtre
pouvait y entrer, le jour de Kippour, afin d'implorer le pardon divin pour le
peuple. Quand les chérubins se faisaient face, on savait que les juifs avaient été
pardonnés, comme l'enseignent nos maîtres (
Yoma
54a) :
« Lorsque les enfants d'Israël se rendaient à Jérusalem pour les trois fêtes de
pèlerinage, on écartait le rideau
[qui séparait le Saint du Saint des Saints]
et
on
leur montrait les chérubins qui s'étreignaient. Et on leur disait : Voyez combien
Hachem vous chérit, autant que l'amour d'un homme et d'une femme. »
A ce sujet,
Rav
‘Haïm Mivolozhin explique dans son livre,
Nefech Ha'haïm
1
(
Chaar alef
, p.88) :
« …Les deux chérubins symbolisaient le Créateur et la nation juive. Leur attitude
révélait miraculeusement le degré de proximité et d'attachement entre Israël et
Hachem, ou le contraire, à D.ieu ne plaise : si les juifs avaient les yeux levés vers
le Ciel, les chérubins se faisaient face ; mais s'ils se détournaient de l'Eternel, les
chérubins se tournaient immédiatement le dos. »
Par conséquent, nous comprenons que pour la Thora le mariage est une chose
sainte, puisque l'amour entre l'homme et la femme est utilisé comme
le
symbole
de l'amour du Tout-Puissant pour le peuple d'Israël – et réciproquement.
Cela étant entendu, il convient de comprendre que le judaïsme considère que
le but du mariage est de faire résider la Présence divine sur terre. Ceci n'est
rendu possible que dans la mesure où le couple a été uni par les liens sacrés du
mariage (religieux, cela s'entend…). Ainsi, au-delà du perfectionnement du
caractère – ce qui en soi n'est pas une simple affaire – et au-delà des devoirs
qui incombent aux conjoints et à la famille qu'ils vont fonder, le mariage
répond à une autre nécessité : accéder à l'union des corps et des esprits afin
d'inviter la Présence divine – la
Chekhina
– en ce bas monde.
1- Traduction libre.