Page 46 - Michpatei Hachalom

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On peut également s’entêter dans son refus lorsqu’on agit dans son propre
intérêt : par exemple, lorsqu’on craint qu’en accordant son pardon, on ne
subisse de nouveaux préjudices.
David, persuadé que son professeur de Talmud manque de culture
générale, lui inflige en permanence ses moqueries et ses sarcasmes.
Peu de temps avant Pourim, David et ses camarades firent circuler une
histoire mensongère entachant l’image du professeur. Cette rumeur eut
malheureusement des échos auprès de la direction, ainsi qu’auprès d’une
partie des parents d’élèves. Le professeur perdit beaucoup de son crédit
et de son autorité à cause de cette accusation.
David, qui désirait cette année-là être accepté dans une
Yéchiva
réputée,
vint lui présenter des excuses au sujet des problèmes que lui et ses
camarades lui avaient causés. Cependant, le professeur refusa de lui
pardonner. David réitéra sa demande à trois reprises, avec à chaque fois
de nouvelles excuses et des regrets sincères. Il appliqua même à la lettre
la
Halakha
en se faisant accompagner de trois personnes pour demander
pardon. Inébranlable, le professeur persista à ne pas lui accorder son
pardon.
Il est en effet en droit de lui refuser son pardon pour plusieurs raisons :
1) Il lui a enseigné la Torah et à ce titre, il n’est pas un professeur comme
un autre, mais son
Rav
.
2) La mauvaise réputation répandue par cette affaire continue de
produire ses effets. Et il est clair que même si le professeur lui accorde
son pardon, la médisance formulée à son encontre ne cessera pas.
3) David doit apprendre que la vie n’est pas toujours aussi simple, et que
l’on doit assumer la responsabilité de ses actes.
Enfin, si la victime estime que son agresseur lui est redevable d’une compensation
financière en contrepartie des torts subis, ou qu’elle lui retient tout autre grief,
elle pourra le lui faire savoir au moment où il viendra lui demander pardon.
« Quiconque peine à se mettre en colère et s’apaise facilement peut être
considéré comme un homme pieux. Quiconque se met facilement en colère et
peine à s’apaiser peut être considéré comme un mécréant »
michpatei hachalom