Page 41 - Michpatei Hachalom

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les lois du pardon
Contrairement à ce qu’on a l’habitude de croire, demander pardon à la personne
à qui l’on a causé du tort n’est pas une simple marque de « piété ». Au contraire,
au même titre qu’il nous incombe de rembourser un préjudice financier, ainsi
avons-nous le devoir de « réparer » le tort en demandant pardon.
Dans la justice civile, aucune place n’est accordée à cette démarche pourtant
essentielle dans les relations humaines. La société poursuit les criminels, et les
victimes peuvent demander réparation en se constituant partie civile. Toutefois,
le Code pénal ignore la notion de pardon. Il s’agit d’une spécificité propre à la
tradition du droit sinaïtique.
La mitsva
Chacun aura à cœur de présenter ses excuses à la personne à laquelle un préjudice
moral, physique ou financier, aurait été causé. D’ailleurs, à Yom Kippour, les
fautes commises envers son prochain ne sont expiées que si on lui demande
auparavant pardon.
De la même manière, quiconque doit de l’argent à son prochain ne se rend quitte
de sa dette que lorsque cet argent a été restitué. Le simple fait de reconnaître sa
faute et de la regretter ne suffit pas pour être pardonné.
Préciser la nature de la faute
A priori, lorsqu’on vient demander pardon à son prochain, il est préférable
d’énoncer les détails de son délit. Cependant, si l’on estime que l’autre se sentira
humilié en apprenant la nature du préjudice, cela ne sera pas nécessaire.
Demander pardon globalement, à un groupe de personnes, ne nous rend pas
quittes de ce devoir si la faute a été commise envers une seule personne. On doit
s’adresser à l’intéressé en particulier, et préciser que c’est à lui qu’on a causé du
tort.
Par inadvertance
Le devoir de demander pardon s’applique visiblement dans toute situation où
notre prochain a été affecté : même si l’on a agi uniquement par mégarde ou
par inadvertance, ou même lorsque l’autre se vexe sans raison, nous avons pour
notre part l’obligation de l’apaiser.