Page 19 - Michpatei Hachalom

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juger autrui avec équité
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Juger autrui apparaît comme un devoir et un privilège réservés uniquement au
domaine juridique : il semblerait que seul le
Dayan
, le Juge rabbinique, soit
habilité à juger autrui et, selon ses conclusions, à l’acquitter ou à le condamner.
La réalité n’est pourtant pas aussi simple : nous jugeons quotidiennement notre
prochain, nous lui offrons du crédit ou nous le blâmons selon ce que nos yeux
nous montrent et, surtout, d’après la manière dont nous interprétons ses actes.
C’est pourquoi nos Sages enseignent que la Torah nous ordonne de « juger »
autrui avec la plus grande précaution, et elle nous met en garde de ne jamais le
soupçonner d’un tort dont il pourrait être innocent.
La source de la mitsva
La Torah énonce : «
Tu jugeras ton semblable avec équité
 » (
Vayikra/
Lévitique
19,15). Si l’on s’en tient à son sens littéral, ce verset s’adresserait ici aux juges
d’Israël, en les enjoignant de juger les plaignants avec droiture et impartialité.
Et, selon le
Sefer Ha’Hinoukh
, cette
mitsva
aurait pour principe d’amener le
monde à la pratique de la justice et de l’équité.
Toutefois, nos Sages ont proposé une autre signification à ce verset : il enjoint
également tout Juif de juger son prochain en bonne part, c’est-à-dire d’interpréter
les
actions équivoques
de son prochain de manière positive. Ainsi, ayant vu
un homme accomplir tel ou tel acte, si nous sommes devant la possibilité de
l’interpréter soit comme une faute, soit comme un acte permis, on est tenu de
le juger positivement.
Cette attitude relève donc d’un commandement positif ordonné par la Torah, et
que l’on apprend du verset : «
Tu jugeras ton semblable avec équité.
 »
Le but de cette
mitsva
est de permettre à l’harmonie et la bonne entente de
régner entre les hommes, en extirpant de leur cœur les soupçons infondés.
Les personnes concernées par cette mitsva
Cette
mitsva
s’applique en tous lieux et à toutes les époques. Elle concerne aussi
bien les hommes que les femmes. Même les enfants doivent être éduqués à la
respecter.
Il est nécessaire de porter un jugement positif sur l’acte commis par un homme,
par une femme, et même par un enfant, tous étant inclus dans l’expression « 
ton
semblable
 ».