Page 43 - Rabbanite T2

Version HTML de base

41
patience
atteinte. A présent mariée, elle
ressentait une grande tension
intérieure. Une partie d’elle-
même aspirait à dévoiler le
secret à son mari pour ne
plus porter seule ce fardeau et
avoir la conscience tranquille.
Il n’avait jamais soupçonné
quoi que ce soit et l’idée de
lui cacher un problème de
cet ordre lui était très difficile
à supporter. Mais comment réagirait le jeune époux en découvrant
subitement qu’il avait été trompé ! Elle soumit le cas de conscience à la
Rabbanite qui déclara gravement : « C’est une question de Halakha.
Nous devons la soumettre au Rav ! » Elle n’hésitait jamais, si besoin
était, à adresser son interlocutrice à une autorité compétente en la
matière ou à consulter son mari.
Celui-ci, après avoir pesé attentivement toutes les données du
problème, trancha qu’il était plus bénéfique à l’harmonie du couple
que la femme continue à garder le secret à l’égard de son mari.
Ayant toutefois deviné la torture intérieure à laquelle ce mutisme
forcé soumettait cette femme, la Rabbanite ajouta la proposition
suivante : « Tu n’as qu’à venir me voir une fois par mois pour me
confier ton secret. Chaque mois, tu me le raconteras de nouveau.
Ainsi, tu sentiras que tu t’en es déchargée et cela te donnera la force
de le garder plus longtemps. »
Cette initiative dénotait une profonde compréhension de la nature
humaine ainsi qu’une compassion et une patience infinies. Son
empathie, sa capacité à ressentir la souffrance d’autrui, et les trésors
d’ingéniosité qu’elle était prête à déployer pour l’aider n’avaient pas
de limites. En outre, elle ne se contentait pas de démêler l’écheveau
si complexe des sentiments humains avec sagesse et réflexion ;
Rabbi ‘Haïm Kanievsky