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rabbanite kanievsky
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parvenait chaque année à clôturer cette étude la veille de Pessa’h. Les
premiers-nés mâles ont en effet l’habitude en ce jour de participer à
un Siyoum afin d’être dispensés du jeûne les concernant, mais en tant
qu’aîné (et fils unique), Rav ‘Haïm ne se contentait pas de prendre
part à une telle cérémonie organisée sur la conclusion d’un traité.
Il faisait son propre Siyoum, célébrant la fin d’un cycle complet
d’étude du Talmud.
A l’approche de cette occasion, il n’était pas question de faire le
minimum ni de rechercher la facilité. La Rabbanite se lançait avec
fièvre dans la réalisation de ses meilleures recettes afin d’honorer
dûment ce grand évènement. A l’heure où toutes les autres femmes
mettent la touche finale à leur nettoyage de Pessa’h, elle préparait
avec une joie indescriptible ces gâteaux ‘Hamets, exultant comme si
elle touchait sur Terre sa récompense pour l’étude de son mari.
Loin de vivre ce Siyoum annuel comme une contrainte, sa joie
atteignait alors son paroxysme : elle goûtait les fruits de tout son
investissement pour garantir l’intégrité de l’étude de son mari. Ce
n’est qu’après le Siyoum qu’elle nettoyait de nouveau la maison dans
ses moindres recoins pour en effacer toute trace de ‘Hamets. Jusqu’à
sa dernière année, elle se dépassa toujours pour que cet évènement
soit une réussite.
On comprend dès lors pourquoi le vin de ce Siyoum (et de tous
les autres que le Rav célébrait au cours de l’année) soigneusement
mis de côté et distribué à des personnes souffrant de divers maux,
était réputé pour ses propriétés miraculeuses. En effet, ce Siyoum lui-
même, dans ses moindres détails, tenait du miracle ! Il représentait,
mise en bouteille, l’abnégation inconditionnelle de ce couple à
l’étude, et c’est sans doute la raison pour laquelle cette Ségoula était
si efficace contre tous les problèmes et maladies.