Page 20 - Rabbanite T2

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rabbanite kanievsky
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que j’avais envie de pleurer, mais je restais à la maison et n’allais pas
leur rendre visite. J’ai renoncé à tout ! »
Cependant, loin de considérer ces renonciations comme un poids,
elle les vivait avec joie, car rien n’avait plus de valeur à ses yeux que
l’étude de son mari. « Ceux qui sèment dans les larmes récoltent dans
la joie », dit David Hamelekh, verset qui s’applique parfaitement au
destin de la Rabbanite Kanievsky. En effet, derrière le parcours hors
normes du Rav Kanievsky dans les sphères de l’étude se cachait une
grande femme, sur les sacrifices de laquelle il put bâtir l’édifice de sa
Torah.
Quelles que soient les circonstances, la Rabbanite préparait toujours
le repas de son mari à l’avance, s’assurant qu’il soit prêt et chaud
au moment où il rentrait à la maison. Pourtant, ce n’était pas une
mince affaire. En effet, elle ne savait pas toujours exactement à quelle
heure il rentrerait et elle était parfois contrainte de réchauffer son
plat à plusieurs reprises pour le maintenir au chaud en attendant son
retour. Elle ne disposait pas de micro-ondes et se contenta toujours
de son réchaud à gaz, habitude qui aurait pu paraître contraignante
aux yeux d’un étranger. Mais c’eût été mal connaître la Rabbanite.
Pour elle, la moindre seconde d’étude gaspillée était d’une gravité
incommensurable !
Pendant quelques mois, elle souffrit de calculs rénaux et fut confinée
au lit. Mais pour rien au monde, elle n’aurait été prête à renoncer
à la confection des repas de son mari. Elle demanda donc qu’on
lui apporte dans sa chambre tous les ingrédients nécessaires à leur
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Cuisiner pour un Gadol