Page 19 - Rabbanite T2

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amour de la torah
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toute quiétude. « Le Rav ne se prépare pas même un verre de thé.
J’essaie de faire absolument tout pour lui, tout ce dont il a besoin ! »
Avoua-t-elle un jour, heureuse et fière de remplir ce rôle.
De ce fait, lorsque ses enfants étaient en bas âge, elle ne sortait
pratiquement jamais pour ne pas déranger son mari. C’est ainsi
qu’elle ne rendit pas visite à ses parents, qui vivaient à Jérusalem,
pendant près de sept ans afin de ne pas perturber son programme
d’étude en les lui confiant.
Tous lesmembres de sa famille vivant loin, elle n’avait personne d’autre
à qui les laisser et n’assistait donc à aucune Sim’ha. Ce sacrifice ne fut
pas toujours facile, comme ce jour où, malgré son ardent désir, elle
ne put assister au mariage d’une très bonne amie, mais chez elle, la
conscience du devoir primait. Sa place était auprès de ses enfants qui
ne pouvaient se passer d’elle, et il était hors de question de déranger
Rav ‘Haïm. Lorsqu’elle n’avait pas le choix et devait absolument se
rendre quelque part, elle emmenait tous ses enfants avec elle en dépit
de leur jeune âge.
De nombreuses années après, alors que le Rav Kanievsky était
considéré comme un géant du monde de la Torah et que la notoriété
de la Rabbanite attirait chaque jour une foule de visiteurs, elle eut
l’occasion de s’exprimer sur l’ampleur de ces concessions face à une
jeune idéaliste qui assurait vouloir épouser un homme de l’envergure
du Rav. Afin de lui faire comprendre ce que représente une telle
existence entièrement vouée à la Torah, un sacrifice de chaque
instant, elle lui déclara : « Es-tu prête à fournir les efforts que j’ai
faits ? » Puis elle lui rapporta comme exemple le fait qu’elle n’avait
pu voir ses parents pendant sept ans d’affilée, pour ne pas déranger
l’étude de son mari.
« Et que penses-tu ? Ajouta-t-elle. Que mes parents ne me manquaient
pas ? Bien sûr qu’ils me manquaient ! Ils me manquaient tellement