Page 77 - Rav Ades

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des hommes, comme le désir d’exercer telle ou telle profession et de
s’enrichir, et qu’au fond de lui, il se sente incapable d’y renoncer – au
point qu’à ses yeux cela reviendrait d’une certaine manière à mourir
–, la
Guémara
nous enseigne ici que la seule voie authentique pour
acquérir la Torah, c’est de renoncer à toutes ces choses pour l’étude
de la Torah. Et même si nous avons pris comme exemple des choses
qui concernent l’avenir lointain de l’homme, cette exigence concerne
aussi bien les petites choses. Ainsi, lorsqu’un homme hésite sur ce qu’il
doit faire dans l’heure qui suit – doit-il se consacrer à l’étude de la
Torah ou aller discuter d’un évènement qui vient de se passer et qui
l’intéresse au plus haut point, ou faire autre chose encore qui l’éloigne
de l’étude – si cet homme ressent au fond de lui qu’il lui sera difficile
de renoncer à ces distractions, c’est à son intention que cette
Mitsva
a
été énoncée : briser cette volonté et choisir d’étudier contre son gré, ce
qui revient, dans une certaine mesure, à mourir, c’est-à-dire à faire fi
de cette volonté. Voilà ce qui nommé ici acquérir la Torah !
7.
La
Guémara
nous enseigne par ailleurs qu’il peut arriver que la
réalité soit telle que nous soyons même parfois obligés de renoncer
aux besoins nécessaires à l’existence humaine afin de pouvoir étudier la
Torah, comme il est dit dans les «
Pirké Avot
» : « Tel est le chemin de
la Torah : le pain dans le sel tu mangeras, de l’eau en petite quantité tu
boiras, à même le sol tu dormiras, et tu te consacreras à la Torah. Si tu
agis de cette manière, heureux sois-tu et heureux soit ton sort, heureux
sois-tu dans ce monde-ci et heureux soit ton sort dans le monde futur
». Certes aujourd’hui, en règle générale, il n’est pas nécessaire de
renoncer aux nécessités premières afin de pouvoir étudier la Torah.
C’est pourquoi les exemples dont parle la
Guémara
peuvent nous
paraître obsolètes. Mais quoi qu’il en soit, tout homme doit savoir que
si,
‘Has véChalom
, les choses prennent pour lui une tournure telle que
pour pouvoir étudier la Torah, il se trouve obligé de devoir renoncer
aux choses les plus essentielles de l’existence et de vivre chichement,
comme l’enseigne la
Michna
précitée des «
Pirké Avot
», qu’il tienne
bon comme un rocher et reste droit comme une colonne de fer, qu’il
se renforce et n’abandonne pas la Torah. Car c’est à son sujet que les
Sages ont dit : « Un seul homme qui désespère vaut mieux que cent