Page 71 - Rav Ades

Version HTML de base

premier portique
69
en effet très souvent qu’un homme ait des difficultés à se consacrer
à l’étude de la Torah, non pas tant parce qu’il ne fait pas l’expérience
des transformations que la Torah a opérées sur lui, que parce qu’il ne
ressent aucun changement en son for intérieur.
6.
À cela on répondra qu’en vérité, quiconque se consacre à l’étude de
laTorah, verra son être se modifier nécessairement et se métamorphoser
en une réalité plus sainte et plus raffinée. Et s’il ne le ressent pas au
fond de lui, c’est parce qu’il existe un écran, le corps, l’empêchant d’en
faire l’expérience immédiate, comme nous l’avons déjà expliqué au
chapitre 10 ; que l’on se réfère à ce que nous y avons écrit.
7.
Dans le livre «
‘Hafets ‘Haïm
», il est dit que si un homme prend
la peau d'un animal telle quelle, celle-ci ne comporte aucune forme
de sainteté. En revanche, dès lors qu’il la travaille avec l’intention de
la consacrer à l’écriture d’un
Séfer Torah
, cette peau devient sainte,
comme le sont les rouleaux de la Torah. Ainsi, ajoute le
Rav
, cela est
d’autant plus vrai de l’homme qui consacre son intelligence à l’étude
de la Torah, et il ne fait aucun doute qu’en agissant ainsi, il sanctifie
son intelligence et lui confère une sainteté plus élevée encore que celle
d’un
Séfer Torah
! En effet, dans ce dernier, la Torah est uniquement
écrite sur un parchemin, tandis que lorsqu’il l’étudie, l’homme
inscrit cette Torah au cœur de son esprit ! Ainsi, la différence entre
la situation dans laquelle se trouve l’homme avant d’étudier la Torah
et celle dans laquelle il se trouve après l’avoir étudiée est la même que
celle qui distingue une simple peau de bête de celle qui a été consacrée
à l’écriture d’un
Séfer Torah
, c’est-à-dire une redoutable sainteté.
8.
En vérité, chaque Juif, même s’il n’étudie pas la Torah, est saint par
le simple fait qu’il est Juif. Mais l’intention du «
‘Hafets ‘Haïm
» est de
nous faire comprendre ce qui différencie la sainteté attachée à un Juif
avant qu’il étudie la Torah et après qu'il l'ait étudiée. Il s’agit là d’une
différence de taille : la même qui existe entre une simple peau de bête
et un
Séfer Torah
.
9.
Par conséquent, même s’il a déjà beaucoup étudié la Torah, chaque
fois qu’il s’y consacre, l’homme modifie son essence, la rendant plus