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l’interdiction de tirer profit du mort
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De nos jours, où il n’est plus d’usage d’enterrer la dépouille avec le lit, c’est lorsque
les objets touchent la dépouille qu’ils deviennent interdits de profit.
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.
Il est interdit d’autopsier un mort Juif afin de parfaire ses connaissances en
médecine, même si c’était la volonté du défunt de son vivant.
(Nichmat Avraham Sofer,
T.2, p.240 ; Zikhron Its’hak, Chap.9)
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.
Si le défunt avait signifié de son vivant son accord pour un don d’organes,
on n’accomplira pas sa volonté et on enterrera son corps intact.
(Yé’havé Da’at, T.3,
Chap.140 ; Nichmat Avraham, T.2, p.10 au nom de Rav Chlomo Zalman Auerbach)
Une bougie
Une bougie, on peut l’éteindre ; la Lumière elle-même, on ne l’éteint jamais.
A maintes reprises, la tradition juive souligne le caractère éphémère de notre séjour
terrestre; la vie de l’homme n’est qu’un passage plus ou moins long et cela n’est un
secret pour personne. Pourtant, la mort surprend toujours. Que la personne arrachée à
notre affection soit jeune ou âgée, le vide créé par cette disparition est souvent difficile
à combler.
Comment comprendre le phénomène de la mort ?
La tradition ne se contente pas de simplement constater les faits, elle va plus loin en
nous présentant le terme de notre vie de la manière suivante : « Ceux qui naissent
sont destinés à mourir et ceux qui meurent sont destinés à vivre. » (Maximes des
Pères 4, 22)
La mort n’est donc qu’une étape sans rien de définitif. Liée à la naissance par le trajet
de la vie terrestre, elle lui est comparable en ce sens que la mort libère l’âme et lui
donne naissance, en quelque sorte, pour une vie ultérieure.
En effet, la venue au monde d’un enfant n’est que le passage du « sein de la mère »
vers le « sein de la terre », cette terre qui porte l’homme et le nourrit. Ce passage est
habituellement désigné par le terme de « naissance ». Or, la mort est aussi un passage
du sein de la terre vers le monde des âmes, l’univers où il n’y a ni matérialité, ni
corruption de la matière. Et ce passage aussi est une « naissance ».