Page 69 - Livre Une vie de Femme - edition 1 - 2013

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Puiser des forces
et de ses enfants, les repassa et nettoya même soigneusement le plancher.
Elle nourrit ses petits, cuillère après cuillère, leur raconta des histoires
avant le coucher et rentra les pans de leurs chemises qui s’échappaient de
leurs pantalons. Il est probable qu’elle contribua aux frais du ménage en
travaillant dans un commerce ou en faisant de la couture et épargnant toute
charge à son mari.
Finalement, elle fit simplement tout ce qu’une femme ordinaire doit faire.
Alors, pourquoi mérita-t-elle l’appellation de « grande femme » ?
Et comment, en fait, passe-t-on du statut de femme ordinaire à celui de
« grande femme » ?
Une femme n’a pas besoin d’actes extraordinaires pour cela, elle doit juste
orienter le miroir qui se trouve en elle vers Hachem sans l’abîmer. C’est
en cela que se mesure sa grandeur et qu’elle méritera de capter toute la
puissance de ce rayonnement de sainteté.
Vers où est tourné le miroir qui se trouve en toi ?
La réception de Bar Mitsva du fils de Sarah fut une merveilleuse occasion
pour les anciennes camarades de classe de se revoir. Ce fut sympathique de
se rencontrer, d’entendre des nouvelles réjouissantes, de se remémorer des
évènements communs et d’avoir la nostalgie de ce temps-là…
Tamar profita d’un instant d’interruption afin d’écouter discrètement les
autres conversations.
Tsipora et Odélia débattaient de travaux d’aménagement qu’avait réalisés
une entreprise commune. Des bribes de conversation parvinrent à ses
oreilles et sans prendre garde, elle y prit passivement part.
« Quelle sorte de cuisine a-t-elle choisi ? Moderne ou campagnarde ? »
« Finalement, elle a fait du moderne… »
« Comment a-t-elle réalisé ce modèle ? »
« Elle a pris des poignées en métal et ce marbre… Il me semble que c’est le
marbre qui fait tout… »
« Le marbre… quelle référence a-t-elle utilisée ? »
« Je crois qu’elle m’a dit 24787, tu sais, celui avec les paillettes. »