Page 53 - Livre Une vie de Femme - edition 1 - 2013

Version HTML de base

51
Un travail sans fin
accompagnée d’une autre femme, et ensemble elles récoltaient pièce après
pièce. Après son décès, elle apparut en rêve à son amie et lui raconta que
sa récompense était supérieure à celle qui l’attendait. Celle-ci s’en étonna :
comment était-ce possible alors qu’elles étaient toujours ensemble ? Elle
lui expliqua qu’un soir, elles remarquèrent, de l’autre côté de la rue, une
femme susceptible de contribuer à leur noble tâche.
« J’ai agité la main en sa direction », raconta la femme de Rabbi Akiva
Eiger, « et elle s’arrêta et nous attendit… Pour ce geste-là, j’ai mérité
davantage. »
Et toi, as-tu compté combien de fois tu as « agité ta main » pour accomplir
tes diverses tâches ? As-tu compté combien de kilomètres tu as parcourus
à l’intérieur de ta maison, de la chambre des enfants à celle des parents,
à entrer et sortir de la cuisine, parfois sans même t’en rendre compte ?
Sache que ta récompense sera proportionnelle à tes efforts. Tout ce que tu
as investi dans la construction de ton foyer pour élever tes enfants, pour
cuisiner et nettoyer, sera inscrit à ton actif.
Et bien au contraire, plus cela t’aura été difficile et plus tu seras
récompensée avec largesse. « La récompense est fonction de l’effort », dit
la
Michna
(Traité Avot 5, 22), un acte accompli une fois dans la peine vaut
davantage que cent actes réalisés dans la facilité. Lorsque tu es confrontée
à des difficultés de subsistance et que tu veilles, malgré cela, à maintenir
une ambiance paisible et heureuse dans ton foyer, lorsque tu travailles
sans être aidée ou sans utiliser les dernières avancées technologiques et
que tu pousses ton effort jusqu’à la limite de tes forces, tu verras que
tes actes seront récompensés et que tu goûteras aux doux fruits de ton
investissement.
D’où puiser les forces ?
Au moment de l’accouchement, alors qu’elle souffre, une seule chose
donne des forces à la femme : savoir que peu de temps après, elle tiendra
entre ses bras un nourrisson. Notre vie est comme un long accouchement
laborieux, au bout duquel nous attend une jouissance pure, sous l’apparence
d’une famille magnifique. Lorsque c’est difficile, quand le faible nombre
d’heures de sommeil ne suffit pas à soulager ta fatigue, quand le désordre