Page 52 - Livre Une vie de Femme - edition 1 - 2013

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Une vie de femme, près d'Hachem
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S’il ne parvient pas à en assembler les différents éléments ou s’il s’est
trompé dans les dimensions, il ne sera pas payé pour son travail. Le travail
spirituel est fondamentalement différent : le salaire est reçu en fonction de
l’effort et sans considérer le résultat final ! Plus un homme peine, plus son
salaire sera conséquent, bien qu’aucun résultat ne soit visible. Ainsi, ceux
qui étudient la Torah et qui ne paraissent avoir aucun résultat inscrit à leur
actif, recevront une récompense proportionnelle à leurs efforts. Elle ne se
mesurera pas d’après le poste qu’ils auront mérité d’occuper ou la fonction
rabbinique qu’ils se verront proposer.
Ceci explique les paroles du Talmud (Traité Pessa’him 40a) : « J’ai vu un
monde inversé, ceux d’en haut en bas et ceux d’en bas en haut » : dans le
monde futur, le partage des récompenses sera géré à l’inverse de ce que
nous voyons dans ce monde-ci. Celui qui, doté de capacités, n’aurait pas
peiné pour les exploiter, ne recevra pas de récompense. En revanche, un
homme peu doué qui ne serait pas même arrivé à un résultat, mais qui
aurait utilisé toutes ses aptitudes, occupera une place plus élevée que le
précédent et méritera une large récompense.
Chez ma mère, témoigne Ora, le travail se consume littéralement entre ses
mains. En une heure, elle est capable de remettre en place le désordre de
toute une journée ! Mes sœurs ont hérité d’elle. Il n’y a que moi qui suis
lente et qui ai besoin de tant travailler chaque fin de journée. Et même
ainsi, les résultats ne sont pas spécialement impressionnants…
Sache que, dans le
Beth Hamikdach
, plusieurs sortes de sacrifices étaient
offertes : le riche amenait un taureau impressionnant et le pauvre, de la fleur
de farine en oblation. Le riche était satisfait de lui-même et du sacrifice qu’il
avait réussi à apporter, tandis que le pauvre, qui se trouvait près de lui, avait
honte et baissait les yeux. Cependant, le Saint, Béni soit-Il, évoque ainsi le
sacrifice du pauvre : «
Et une âme, lorsqu’elle approchera
 » (
Vayikra
2,1)
et l’apprécie comme si c’était sa propre « âme » qu’il avait offerte.
Peut-être n’as-tu pas, comme les autres, réussi à tout terminer, mais l’effort
que tu as fourni revêt la même importance aux yeux d’Hachem que si tu lui
avais offert ton âme, car c’est cela que D.ieu désire.
L’épouse de Rabbi Akiva Eiger avait la charge de récolter des fonds pour
une caisse de bienfaisance. Chaque jour, elle faisait le tour des maisons,