Page 21 - Le jour du Mariage

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« Oh non, c’est bon ! Je suis presque sûre que ce sont les bonnes dimensions et
tout se passera bien… je voudrais à présent choisir du marbre pour mon plan
de travail. Quels modèles avez-vous à me suggérer ? »
La vendeuse hoche les épaules, elle a joué son rôle. Elle dirige Ra’hel vers le
département des comptoirs et lui désigne un vaste choix de modèles.
Ra’hel est abasourdie devant le choix immense qui s’offre à elle et elle est assez
troublée. Que va-t-elle choisir ? Du noir avec des brillants, décide-t-elle. C’est
vrai qu’il est foncé, mais le brillant de couleur dorée ressortira d’autant plus.
« Pourriez-vous s’il vous plaît me commander trois mètres sur deux mètres et
demi ? Non, pour être tranquille, commandez-moi trois mètres sur trois mètres
et demi, car je ne me souviens pas exactement de la longueur du comptoir
’Halavi. Mon beau-frère a une scie électrique, dans le pire des cas, il nous
arrangera tout. »
La vendeuse hausse à nouveau les épaules, mais remplit consciencieusement le
bon de commande. Ra’hel et la vendeuse signent toutes deux le contrat, Ra’hel
règle la somme, puis rentre à la maison, tout heureuse, en tenant à la main la
copie de sa commande.
Elle se rend le lendemain dans un magasin de stores, et commande un volet
pour la cuisine de couleur crème, « car c’est une couleur douce et délicate,
absolument parfaite ! » comme le lui a recommandé la propriétaire du magasin.
Les ouvriers se mettent au travail la semaine suivante. L’ancien carrelage abîmé
a déjà été retiré et ils s’apprêtent à entreprendre le travail de collage, mais le
travail doit être suspendu, car Ra’hel a oublié de commander de la colle spéciale
carrelage.
Les ouvriers fument des cigarettes l’une après l’autre et l’odeur du café turc
emplit la cuisine démolie jusqu’à l’arrivée tant attendue de la colle. La cuisine
commence alors à prendre une couleur bleu profond.