Page 79 - Chalom Bayit

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le secret de l’amour
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part de moi-même en l'autre et l'attachement est plus facile, de même que
l'empathie et l'amour.
En revanche, si l'on ne fait aucun effort dans ce sens, on reste dans l'amour de
soi. L'amour de soi, c'est aimer par exemple le poisson. Tant qu'il me semble
frais et goûteux, je « l'aime ». Mais s'il n'a pas un bel aspect, s'il ne semble pas
satisfaire mes convoitises, mes besoins égocentriques, « l'amour » disparaît…
Je ne l'aime plus.
Par conséquent, vous l'aurez compris, lorsqu'on prétend qu'on aime le
poisson, ce n'est pas le poisson qu'on aime, mais soi-même – par-dessus tout !
Et le reste à l'avenant.
En outre, l'amour fondé sur des considérations physiques est périlleux, fragile.
Lorsque l'attirance disparaît, que reste-t-il de l'amour ? Lentement, la femme
[ou l'homme] tant adulée nous est indifférente et à la place de l'amour, il ne
reste que le néant que l'on s'empresse de combler d'une autre manière. Ces
sentiments superficiels – le coup de foudre – ne s'appellent pas amour mais
appartiennent au domaine des pulsions animales et purement hédonistes.
Aussi, cette attirance irraisonnée est dangereuse pour le couple. S'il s'unit
sur de tels fondements, le temps risque de ronger la relation et la discorde
de s'installer. Souvent, on en arrive même jusqu'au divorce sans comprendre
toutefois l'origine du problème.
De plus, les couples dont l'amour a commencé [et s'est achevé] avec l'attrait
physique et pire encore, lorsque les partenaires ont vécu en concubinage, ils
ont joué avec le feu puisque leur relation, hors mariage, n'a fait que renforcer
l'égoïsme de chacun et la poursuite de leurs intérêts égocentriques, sans
aboutir à l'amour véritable.
Et même si les conjoints souhaitent au bout de quelques années changer la
situation – ne plus penser toujours à soi et à la façon de recevoir ce que
l'autre
peut lui apporter – ce changement de cap est difficile. Vous comprendrez
par conséquent qu'il est indispensable, dès les premiers temps, d'adopter de
bonnes habitudes et de fonder son union sur le
donner
et non sur le
prendre
.
Cependant, ces efforts ne sont pas suffisants. En effet, le juif peut atteindre
un niveau plus exalté que le don réciproque, comme le rapporte le
Rambam
(
Michné Thora
15 §19) :