Page 15 - Mariage

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Préface essentielle à la lecture de ce livre
Dans la Torah, l’engagement réciproque que constitue le mariage se dit en
hébreu
Kinyane
, qui signifie « acquisition », terme qui traduit son aspect
irrévocable. Cette acquisition se fait en deux phases.
Premièrement, on procède aux
Kiddoushin
, littéralement : « sanctification »
car l’épouse est alors « consacrée » à sonmari et interdite aux autres hommes.
Cette acquisition se fait au moyen d’un don d’une somme d’argent ou
d’un objet de valeur (bague en général) que l’homme remet à sa fiancée,
en prononçant une phrase («
Haré At Mékoudéshet
… ») explicitant son
geste. Cet acte génère dès lors un lien marital ne pouvant être dissout que
par la mort du mari ou la remise de sa part d’un
Guet
(acte de divorce).
Cependant, ce lien est incomplet et entre autres restrictions, les époux ne
sont pas autorisés à avoir des relations conjugales.
Il existe un deuxième terme,
Eroussine
que l’on traduit parfois par :
« fiançailles ». En effet, pendant des millénaires, la « fiancée » continuait,
suite à cette première étape, à vivre chez ses parents pendant un an de
préparation. Il semble que l’utilisation actuelle du terme « fiançailles » ait
pour intention de reproduire, au seul niveau du vécu, la situation de la
fiancée d’antan. (A noter que de nos jours, les « fiancés » qui ont officialisé
leur volonté de mariage, ne sont liés par aucun lien marital et leur éventuelle
rupture n’exige aucune démarche au niveau de la
Halakha.
)
Venait ensuite la deuxième phase du
Kinyane
:
’Houpa
ou encore
Nissouïn
,
le « mariage » proprement dit marquant le début de la vie commune. Cette
étape était constituée de la venue de la fiancée dans la maison de son mari
et la récitation publique des
Chéva’ Brakhot
(
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bénédictions). L’acquisition
était finalisée par un
Yi’houd
(acte d’isolement des époux).
De nos jours, les deux phases sont réunies au cours d’une seule cérémonie
que l’on appelle
’Houpa
par souci de simplification, y compris dans cet
ouvrage. (Le dais nuptial ou encore le
Talith
sous lequel s’abritent les
fiancés, symbolisent l’idée que la
Kalla
entre dans la maison de son
’Hatan.
)
Elles sont uniquement séparées dans le temps par la lecture de la
Kétouba