Page 23 - Rabbanite T2

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amour de la torah
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en compagnie d’un Baal Téchouva qui avait grandement besoin
d’encouragements. Mais en arrivant à la porte du Rav, nous nous
sommes heurtés à un mur.
- Ce n’est pas l’heure des visites, nous expliqua la Rabbanite d’un
ton sans réplique. Le Rav étudie !
- Mais Rabbanite, insistai-je, inquiet pour le sort de mon élève,
quel mal pourrait résulter s’il prenait quelques minutes à peine
pour recevoir un Juif ?
- Voulez-vous tous les deux que le Rav devienne un ’Am Haarets
(ignorant en Torah) ? Se récria-t-elle, le plus sérieusement du
monde.
En entendant ces paroles tellement saisissantes lorsque l’on connaît
le niveau d’érudition d’un Rav de cette envergure, et le ton sur lequel
elles étaient prononcées, le Baal Téchouva fut si impressionné, que
toute sa manière de penser en fut bouleversée ! »
Dès qu’il était question d’interrompre l’étude de son mari, la
Rabbanite, pourtant si compréhensive et conciliante, savait semontrer
d’une fermeté inébranlable. Parfois, les visiteurs prétendaient qu’il
s’agissait de questions ou de problèmes particulièrement urgents,
mais aucune pression ne pouvait venir à bout de ce roc. Il s’agissait
peut-être d’une question critique, mais l’étude du Rav l’était encore
davantage. Le programme d’étude de Rav ‘Haïm fut ainsi préservé de
manière exceptionnelle pendant plus d’un demi-siècle.
A une autre occasion, un Juif entra en trombe chez les Kanievsky, et,
contenant difficilement son émotion, demanda à parler d’urgence au
Rav.
« De quoi s’agit-il ? » lui fut-il demandé.
« On vient de découvrir ces lettres manuscrites du Gaon de Vilna !
Exulta-il, brandissant un feuillet. Personne ne les a vues à part moi ! »