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premier portique
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être comparés à un seul instant de douleurs que l’âme est amenée à
supporter dans le
Guéhinom
.
3.
On voit donc en quoi les jouissances et les souffrances dans
le monde futur sont nettement plus intenses que celles que nous
pouvons connaître dans ce monde-ci. [Une partie de l’analyse qui
va suivre est tirée de l’ouvrage du
Ramban
«
Torat haAdam, Chaar
haGuemoul
»]. Et bien que nous jouissions et que nous souffrions dans
ce monde-ci, encore faut-il savoir si ces affections touchent notre âme
ou seulement notre corps. Car il est impossible que seul le corps en
soit le sujet. Et pour cause : un corps mort, c’est-à-dire sans âme, ne
jouit de rien et ne souffre pas comme on l’entend au sens habituel.
Pourtant, comme le montrent les plaisirs associés à la nourriture ou
la souffrance ressentie par le corps lorsqu’il reçoit un coup, il est par
ailleurs impossible d’affirmer que seule l’âme jouit ou souffre. Nous
sommes donc bien obligés de reconnaître que même si la jouissance et
la souffrance touchent essentiellement l’âme, du fait que cette dernière
est enveloppée d’un corps, ces plaisirs et ces douleurs s’expriment aussi
sous une forme physique.
4.
Or, dans le monde futur, les jouissances sont d’une tout autre
nature. Elles ne concernent que l’âme et ne passent plus par l’entremise
du corps. Il en est de même des souffrances dans le monde futur : elles
touchent immédiatement l’âme. Et c’est précisément parce que ces
sensations seront alors plus directes qu’elles seront aussi plus intenses.
5.
On pourrait comparer cela à un homme ayant désobéi à un roi
fait de chair et de sang. Pour le punir, le souverain ordonne que
cet homme soit battu. Mais il lui donne la possibilité de choisir : le
condamné peut recevoir cinq coups de marteau sur sa main nue ou
bien en recevoir cinquante après s’être enveloppé la main avec plusieurs
couches épaisses de tissus. Et de même qu’il ne fait aucun doute qu’un
tel homme préfèrera recevoir cinquante coups de marteau, ainsi en
est-il en ce qui nous concerne.
6.
Dans son livre «
Torat haAdam
», dans le «
Chaar haGuemoul
» (au
début du chapitre 6 et au chapitre 7), le
Ramban
explique que ce n’est