Page 35 - Livre Rav Pinto, tome 1

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assiduité
Afin d’accéder au bien, une grande assiduité est nécessaire, de même
que, si nous voyons un homme se vautrer dans le mal, il est certain
qu’il s’y était attelé bien longtemps avant d’avoir sombré dans
l’abîme.
De ce fait, lorsque Moché grimpa vers Hachem, on sonna aussitôt
du
Chofar
, avec cette conscience que la faute du veau d’or n’était pas
arrivée du jour au lendemain. Elle représentait plutôt l’aboutissement
d’un long processus de dégénérescence. Pour en venir à déclarer
devant une idole de métal «
Voici tes dieux, Israël
», il fallait que la
chute ait été amorcée bien plus tôt, à compter du premier jour, où
Moché avait gravi la montagne, pour ne faire qu’empirer ensuite et
éclater dans toute son ampleur le quarantième jour, avec l’érection
de l’effigie. C’est la raison pour laquelle, dès que Moché retourna
au sommet du mont Sinaï chercher de nouvelles Tables de la Loi,
le
Chofar
fut sonné, afin d’éveiller à la
Téchouva
, de renforcer et de
prévenir toute chute furtive. C’est aussi pourquoi la Torah nous
ordonne : «
Tu nommeras des juges et des policiers dans toutes tes portes
»
‒ sur toutes les ouvertures du corps que sont les oreilles, les yeux, la
bouche, etc., tu exerceras un contrôle « policier ». Nos sens doivent
être scrupuleusement surveillés afin de ne pas laisser le moindre
soupçon de vice les pénétrer. Car celui-ci enflerait, corrompant et
détruisant toute la personnalité de l’homme, à l’image d’une tumeur
maligne, localisée au départ sur un petit organe. Le cas échéant,
l’homme ne peut pas dire : « Cet organe n’est pas si important ; je n’ai
pas besoin de me traiter », car la maladie aurait tôt fait d’atteindre
l’ensemble de son organisme.
Aussi faut-il éviter de laisser le moindre soupçon de vice pénétrer
notre esprit et s’y installer. Avec les policiers et les juges mentionnés,
il est possible de protéger notre corps et notre âme.
La lutte contre le
Yétser Hara’
est une lutte de tous instants, une lutte
rude et sans merci, sans pause, sans « vacances ». Il nous persécute en
permanence. Parfois même, il se présente sous les traits d’un
Tsadik
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